Discours du Président de la République devant l'Assemblée générale des Nations Unies au sujet de la reconnaissance de l'Etat palestinien

Publié le 21 septembre 2011 par Letombe

Le Président de la République vient de s'exprimer devant l'Assemblée générale des Nations Unies au sujet de la demande d'adhésion aux Nations-Unies déposée par l'Autorité palestinienne. La position de Nicolas Sarkozy est en retrait par rapport à la position diplomatique traditionnelle de la France.

Le Parti socialiste réaffirme sa position, adoptée par le Bureau national du 14 juin 2011. Il appelle la France et l’Europe à reconnaître l’Etat palestinien pour avancer vers la paix et la réconciliation entre les peuples israéliens et palestiniens
 
Le conflit israélo palestinien ensanglante le Proche Orient depuis trop longtemps. Il déstabilise la région et nourrit les extrémismes bien au delà de ses limites. Le Parti socialiste considère que la France et l’Europe doivent sans attendre, et au premier rang, œuvrer à une solution de paix juste, globale et durable dans cette région du monde. La session annuelle de l’Assemblée générale de l’ONU en septembre prochain doit en être une étape décisive.
 
Aujourd’hui le processus de dialogue israélo palestinien est dans une impasse dangereuse alors que la région est traversée par un profond mouvement d’aspiration à l’émancipation, à la liberté et à la démocratie qui offre de nouvelles chances pour l’avenir. Plus que jamais, la paix est la meilleure garantie de sécurité pour Israël comme la condition de la souveraineté, du développement et de la démocratie pour les palestiniens.
 
La France, l’Union européenne et l’ensemble de la communauté internationale, mais aussi les Israéliens et les Palestiniens eux même doivent déployer tous les efforts et être prêts à soutenir toutes les initiatives utiles qui permettront de trouver les voies de la paix.
 
Le Parti socialiste, conformément aux résolutions des Nations Unies et à la position constante de l’Union européenne soutient une paix fondée sur le droit international et la reconnaissance mutuelle de deux Etats. Le Parti socialiste défend l’existence d’un Etat Palestinien viable et souverain, aux côtés de l’Etat d’Israël dont le droit à l’existence et à la sécurité doit être pleinement reconnu et garanti, dans la région et au plan international.
 
C’est pourquoi le Parti socialiste appelle la France à reconnaître l’Etat palestinien et à faire tous les efforts possibles pour que l’Union européenne défende cette reconnaissance. C’est une étape décisive pour donner une réalité à la coexistence pacifique de deux Etats, israélien et palestinien, et à la réconciliation de leurs peuples.
 
La communauté internationale doit convoquer au plus tôt une conférence de paix sur le Proche Orient afin de fixer les paramètres de l’accord de paix israélo-palestinien et les engagements de la communauté internationale en matière de sécurité, d’aide économique et de coopération avec la région.
Cette conférence devra régler les questions essentielles à la paix. La colonisation des territoires palestiniens doit cesser et la décolonisation doit être engagée. Sur la base des frontières de 1967, il appartiendra aux Israéliens et aux Palestiniens de procéder à des échanges égaux de territoires en vue d’établir les frontières définitives de l’Etat palestinien, de régler la question du statut de Jérusalem, qui a vocation à être la capitale des deux Etats, et la question des réfugiés.
 
Pour faciliter la conclusion d’un accord de paix, l’Europe et la France, avec d’autres nations, notamment les Etats-Unis, doivent proposer de s’engager à assurer les garanties de sécurité nécessaires pour Israël, en aidant en particulier au contrôle de la frontière orientale du futur Etat palestinien, dans la vallée du Jourdain, par la création d’une force de protection internationale sous mandat de l’ONU.
 
La France et l’Europe doivent également s’engager fortement et concrètement pour viabiliser la construction d’un Etat palestinien dont le développement sera un facteur de stabilité pour la région et de sécurité pour Israël. Depuis près de 4 ans, avec l’aide de l’Union européenne et de la communauté internationale, l’Autorité palestinienne a mis en place un gouvernement et une administration efficace des territoires palestiniens sous son contrôle. La réconciliation inter-palestinienne doit permettre dans le respect des engagements antérieurs, le renoncement à la violence et au terrorisme, d’étendre ce contrôle de l’Autorité palestinienne à Gaza. La France et l’Union Européenne doivent être prêts à accentuer leur appui au développement d’une administration palestinienne efficace, et susciter des investissements, particulièrement dans les secteurs fortement créateurs d’emploi.
 
L’Europe doit, plus largement, offrir à Israël et à la future Palestine des perspectives de nouvelles relations économiques avec l’UE, et appuyer des projets structurants israélo-palestiniens, dans les secteurs comme l’énergie, l’eau, la production agricole, le commerce. L’intégration économique régionale devra également être favorisée, afin que les économies palestiniennes et israéliennes puissent bénéficier de débouchés commerciaux aussi vastes que possible.
 
Aucune paix durable ne sera possible sans une véritable implication de tous les Etats de la région, en particulier des Etats arabes qui ont eux-mêmes présenté une importante initiative de paix. Le Parti socialiste dialoguera avec toutes les forces politiques qui recherchent une paix négociée et qui refusent la violence et le terrorisme. Il salue le courage et l’engagement du camp de la paix en Israël.
Plus que jamais, la France et ses partenaires européens ont un rôle à assumer pour faire partager au monde leurs valeurs de paix et d’émancipation. Leur action au service de la réconciliation israélo-palestinienne sera déterminant

  • Harlem Désir
    Premier secrétaire par intérim