“La rumeur selon laquelle il serait aujourd’hui d’usage et admis que l’on fasse cette liaison a été colportée par un journal largement diffusé dans les établissements scolaires, L’Actu (n°8 du jeudi 3 septembre 1998, p.7), qui n’a pas jugé bon de publier de rectificatif.”
Date de publication sur le site : 18 octobre 2006
La Lettre du CSA n° 199 - Octobre 2006
Problèmes de liaisons
La majorité des lettres et des courriels dernièrement reçus ont eu pour objet les liaisons erronées ou l'absence de liaisons obligatoires, soit une soixantaine d'exemples relevés dans les journaux télévisés et radiophoniques du mois de septembre. Ces incorrections concernent essentiellement les liaisons entre l'adjectif numéral et le substantif comme “deux des vingt-z-artistes”, “vingt-z-arrondissements”, “trois mille-z-ours”, “vingt-six mille-z-adultes”, “les quatre-z-adolescents”, “quatre vingts-t-euros”, “trois cents//euros”, “cent quatre-vingts//attaques“, etc.
Un animateur de radio a ajouté à la confusion générale en affirmant que les prononciations [les z'handicapés], tout comme [les z'haricots] étaient aujourd'hui admises. Canular de rentrée : aucune de ces deux liaisons n'est correcte. Comme le rappelle, à propos du mot “haricot”, l'Académie française sur son site internet, il s'agit d'une rumeur dont elle donne l'explication suivante :
“Le h de haricot est “aspiré”, c'est-à-dire qu'il interdit la liaison, impose que ce mot soit prononcé disjoint de celui qui le précède, au singulier comme au pluriel. On écrit et dit : le haricot, non l'haricot ; un beau haricot, non un bel haricot. Tous les dictionnaires indiquent par un signe conventionnel quels h (généralement d'origine germanique) sont aspirés et quels h (généralement d'origine gréco-latine) ne le sont pas. Pour certains mots, l'usage est indécis. Ce n'est pas le cas de haricot : la liaison est incontestablement une faute. La rumeur selon laquelle il serait aujourd'hui d'usage et admis que l'on fasse cette liaison a été colportée par un journal largement diffusé dans les établissements scolaires, L'Actu (n° 8 du jeudi 3 septembre 1998, p.7), qui n'a pas jugé bon de publier de rectificatif”.