Habemus Papam, réalisé par Nanni Moretti, avec Michel Piccoli, Nanni Moretti, Jerzy Stuhr… sortie cinéma 09/2011
Dès la bande-annonce, ce film m’a captivée. Il faut dire que le scénario est original : on y découvre la nomination d’un Pape, et surtout l’angoisse existentielle de celui-ci face au poids de ses nouvelles responsabilités. Le tout en VO italienne, à ma plus grande joie !
La grande force de ce long-métrage est de réaliser un portrait humain et attachant d’une icône presque divine. En dépit de son sujet, Habemus Papam est tout sauf religieux. Le rôle du Pape est assimilé à un poste à responsabilités, il pourrait tout autant être question d’un président ou d’un PDG d’une grande entreprise. Son élection paraît hasardeuse, on voit même les paris que le monde entier fait sur les « candidats ». Pas de place pour un dieu dans cette histoire qui décrit plutôt le Vatican comme un système implacable qui oublie qu’un humain se cache derrière chaque Pape potentiel.
Pourtant, le cardinal Melville, joué par Michel Piccoli, craque face à son statut de nouveau guide de la communauté chrétienne mondiale et se laisse submerger par l’angoisse. Le monde catholique se retrouve temporairement orphelin. La venue du personnage du psychiatre qui tente de guérir le Pape provoque plusieurs scènes pleines d’humour, comme lorsqu’il organise un tournoi de volley entre les cardinaux dans la cour du Vatican pour tromper l’ennui, tout en dissertant de la théorie de l’évolution avec un des religieux.
Entre ces scènes plus légères, Habemus Papam constate l’échec du système trop archaïque du Vatican. Le réalisateur nous montre qu’aucun homme ne peut supporter d’être divinisé. On sort de la salle finalement complètement troublé, et la beauté de ce film met quelques jours à l’emporter sur cette sensation.
7,5/10
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