François Barcelo
Coups de tête
128 pages
Résumé:
Antoine Vachon haït le hockey. À la suite de l'assassinat du coach de l'équipe de hockey de son fils, Antoine se voit pourtant contraint de le remplacer à pied levé, sans savoir alors que sa vie va changer. Le flou persiste. Qui a assassiné le coach? Et surtout, pourquoi? Le fils d'Antoine aurait-il quelque chose à voir dans tout cela? L'entraîneur était pourtant connu et apprécié dans sa communauté, il s'occupait bien de ses joueurs, trop bien peut-être…
Mon commentaire:
Contrairement au personnage central de ce roman moi, j'aime bien le hockey. Et j'aime aussi beaucoup les romans de François Barcelo, un auteur impertinent, adepte de l'humour noir, qui réussit à aborder des sujets graves comme le crime, la pédophilie, le suicide, la mort, avec une certaine dose d'humour. Un humour noir et dérangeant, qui colle parfaitement à la maison d'éditions Coups de tête. Et qui colle aussi au genre de romans que j'aime lire, à l'occasion. François Barcelo est une valeur sûre dans le domaine. Le seul auteur capable de me faire rire noir, en me parlant des pires sujets possibles. J'haïs le hockey ne fait donc pas exception au genre auquel nous a habitué Barcelo, quoique l'humour y est plus subtile. On y aborde des thèmes durs, qui ne laissent pas indifférents.
Antoine Vachon est un père de famille divorcé et sans emploi. Contraint de remplacer le coach de l'équipe de hockey de son fils, il se retrouve dans une position délicate. Il ne connaît rien au hockey, ne sait pas comment réagir et surtout, il ignore totalement les règlements si bien qu'il réussit à se mettre les pieds dans les plats avant même d'avoir commencé! Antoine Vachon a l'imagination fertile. Il nous raconte ce qu'il pense et sa façon de percevoir les choses. Il extrapole beaucoup autour des événements auxquels il est confronté si bien que, plus le roman avance, plus on réalise qu'il est totalement dans le champs avec ses déductions. Il va tellement loin dans ses réflexions qu'il ne se rend même pas compte que ce qui se passe sous son nez est tellement plus grave...
J'haïs le hockey est un petit livre qui se lit tout seul. Il est court, suffisamment intriguant pour titiller l'intérêt du lecteur, en plus d'être plutôt frappant, tant par les sujets abordés que par la façon dont ils sont traités. Nous sommes dans un roman noir, dont la fin n'a rien de rose bonbon, au contraire. C'est percutant. Et j'aime! Parce que François Barcelo crée toujours des personnages que l'on suit avec intérêt, mais de qui nous nous sentons détachés. Il peut donc leur arriver toutes sortes de choses et c'est avec une curiosité un peu mordibe que nous les suivons dans leurs délires. Ici, d'ailleurs, il aborde des sujets difficiles, d'une manière assez inattendue.
Ceux qui aiment les romans noirs seront ravis. Il s'en passe des choses dans J'haïs le hockey et pas des plus tendres! Un roman noir qui percute comme un coup de poing et qui se lit d'un trait. François Barcelo est un auteur que j'aime, dont les histoires ne laissent pas indifférent.
Un extrait:
"J’haïs le hockey! J’y ai joué juste assez pour savoir que je suis le plus nul des joueurs. Et j’en ai vu juste assez pour savoir que c’est le plus nul des sports. J’aurais évidemment préféré que mon fils Jonathan ne participe jamais à ce que j’estime être la plus éclatante expression de notre débilité collective. Mais Colombe, sa mère, est une mordue de hockey et a tenu à l’inscrire à l’aréna de Saint-Zéphyrin en catégorie novice dès qu’il a eu six ans. Elle l’a aussi équipé à grands frais. J’ai eu beau protester, c’était elle qui payait. Cela fut-il un des facteurs de notre séparation, presque huit ans plus tard ? J’en suis convaincu, même si Colombe a plutôt invoqué pour me mettre à la porte le fait que je l’avais trompée avec sa comptable stagiaire dans le lit conjugal, pendant qu’elle était avec Jonathan et des amis à la Cage aux Sports de la ville voisine, justement pour m’épargner un méchant mardi Molson Ex à la télé familiale." p.5