Les choses s'arrangent

Publié le 14 mars 2007 par Caroline
Ce matin, désolée par la récidive de la panne de mon appareil photo, je ne me suis pas expliquée sur mon silence de plusieurs jours. La panne est, semble-t-il, résolue, ou du moins, je suis tombée sur une photographe qui a pris la peine de se pencher sur le problème, contrairement aux agitateurs d'idées machistes, qui pensent qu'une femme n'est pas capable de brancher un cable USB. J'ai donc pu récurépérer mes photos et montrer, celle-ci, historique, car elle me représente avant d'embarquer dans un avion pour la dernière fois. La dernière fois ? Je n'aimais pas prendre l'avion, non pas parce que j'ai peur (l'automobile me semble plus dangereuse), mais parce qu'on n'est pas libre de changer d'itinéraire, tributaire de billets. On est prisonnier dans l'endroit où on se rend, sans pouvoir rentrer chez soi quand on le désire. Les aéroports sont hors du monde. C'est le seul endroit où on accepte sans discuter les pratiques policières (fouilles, sans parler qu'aux US on nous prend en photo comme des repris de justice) jusqu'à arriver à des scènes cocasses où on nous oblige à enlever les ceintures de nos pantalons, les hommes d'affaires cravatés se retrouvant avec le froc qui descend dangereusement. J'étais donc partie quelques jours à Madrid quand au moment de rentrer, billet en main, on m'apprend que l'avion est en surbooking et que je fais partie des heureux élus à rester en rade. Sur un avion de cinquante places, neuf étaient dans mon cas, soit pas loin de 20%. Donc, là, on vous trouve des places sur l'avion du lendemain (qui est déjà plein et d'autres resteront à quai) et on vous offre une nuit dans un hotel de la périphérie de l'aéroport, un endroit où se retrouvent tous les transits et abandonnés des compagnies aériennes. Les bagages sont ailleurs, on ne sais où. Ce sentiment d'être prisonnière m'est insupportable. La nuit fut blanche à méditer à l'absurdité d'une telle situation. Avec une voiture, je serais arrivée avant d'embarquer sur le prochain avion. Le lendemain matin, retour à l'aéroport. Attendre, encore attendre. Marcher sur ses tapis roulants dans un sens, puis dans l'autre. Enfin embarquer. J'ai demandé à ma fille de me prendre en photo à ce moment-là en disant que c'était la dernière fois que je me pliais à cette plaisanterie. Puis, ce fut l'angoisse de la valise. J'ai pensé aux saucissons et fromages que nous avions mis dedans en espérant qu'elle ne serait pas perdue trop longtemps car au bout de quelques jours, elle aurait pu imploser. Elle était arrivée à Marseille, la veille et nous attendait aux objets trouvés. Ouf ! Maintenant, il faut procéder aux formalités d'indemnisation. Encore de la paperasse ! Ceux qui pensent que voyager en avion fait gagner du temps, ils se trompent. Malgré cet incident de retour, Madrid, c'était quand même bien.