Avec la sortie de La Grève, la première biographie française de l’écrivain américain Ayn Rand tombe à point nommé. Aux Etats-Unis, son œuvre romanesque et sa pensée philosophique ont bouleversé le paysage intellectuel dans l’après-guerre et jusqu’à l’élection de Ronald Reagan en 1980.
Fuyant l’Union soviétique dans les années 1920, Ayn Rand parvint à pénétrer Hollywood où elle devint scénariste, tout en s’essayant à la littérature pour son propre compte.
Dans ses deux grandes œuvres, La Source vive et La Grève (Atlas Shrugged en anglais), vendus à des millions d’exemplaires, un corpus philosophique transparaît par-delà la narration romancée. Elle le nomme « objectivisme ».
C’est le grand mérite de l’ouvrage d’Alain Laurent que de mêler le récit d’une vie avec la doctrine philosophique portée sans relâche : un égoïsme rationnel qui exalte l’homme libre, maître de sa propre personne face à tout ce qui pourrait l’amoindrir ou l’asservir.
« Ma vie personnelle est une postface à mes romans », affirme Ayn Rand. Les deux, dans cet opus bienvenu, sont lus de conserve. Et par là même, le lecteur est plongé tant dans la vie intellectuelle que politique d’après-guerre.
Dans cette traversée du mouvement libertarien américain, on croise d’autres figures imposantes, telles Murray Rothbard, Ronald Reagan ou, plus brièvement, Ludwig von Mises.
Guillaume Clérel
« Ayn Rand, ou la passion de l’égoïsme rationnel ». Les Belles Lettres / 237 p. / 25€
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