Après l'expo temporaire allons vers l'expo permanente.
Je sais, ce n'est pas original de parler des Ménines de Vélasquez. Mais quand même, il faut reconnaître la force de ce tableau. Je ne vais pas en faire l'analyse car on peut en trouver ici, par exemple, une très bonne description. Je voudrais juste y apporter quelques réflexions personnelles. Le chien, là aussi, est au premier plan. Il est aussi sage que dans le tableau du Tintoret. Même si un sale gosse lui donne des coups de pied, il ne bronche pas. Ce qui est étonnant dans ce tableau, c'est la place des souverains, Philippe IV et sa femme. Ils ne sont qu'un reflet dans un miroir. Osé. C'est pas Louis XIV qui aurait apprécié cette plaisanterie. D'ailleurs, au Prado, il y a un tableau peint par Hyacinthe Rigaud qui représente, devinez qui ? Louis XIV ! Mais cette fois-ci, il porte une armure et derrière lui, il y a un sombre champ de bataille... Il a beau porter une armure, le bougre, il se trimbale quand même avec une ceinture d'organdi volant au vent. RIDICULE ! Et puis, Hyacinthe Rigaud ne s'est pas cassé la tête. Le même déhanchement, le pied gauche pointé vers l'avant. Comme on peut le constater, il a peint le Roy Mégalo dans la même posture, mais en changeant les habits, simplement. Ça me fait penser à ces poupées de carton qu'on habillait au gré des circonstances. Il aurait pu décliner à l'infini ses tableaux : Loulou à la plage, Loulou fait du shopping, Loulou à la guerre... Demain, je continuerai la visite du Prado pour faire plaisir à Don Jerry Can.Magazine
C'est décidé je vais parler du Prado. Vaste programme ! Rassurez-vous, ce sera une visite en diagonale.
Une exposition temporaire était consacrée au Tintoret. 49 tableaux et pas mal de dessins préparatoires venus du monde entier sont présentés au public. Du monde entier, mais aussi de la collection du Pardo car Philippe IV avait chargé son ami, le peintre Velasquez, de lui rapporter quelques oeuvres d'art de son voyage en Italie, dont quelques Tintoret. (Ce n'est pas Louis XIV qui aurait fait ça) L'essentiel de ses oeuvres a un sujet religieux. Mais ce qui est fascinant chez ce peintre, c'est la composition de ses tableaux. Par exemple, dans celui présenté ci-dessus, le lavement des pieds, le Christ est dans le coin en bas à droite, bien qu'en principe, ce soit lui le héros de la scène. Et bien, c'est un chien qui se trouve au centre du tableau. Il est sage, immobile alors que tous les personnages sont en mouvement. Certains essaient d'enlever leurs bottes et ça n'a pas l'air facile ! L'architecture, dans les sols ou les batiments, est d'une géométrie stricte qui contraste avec la mobilité des personnages.