Magazine Société
Par deux fois, les responsables politiques européens ont mis à mal le principe de solidarité. Une fois au niveau des nations en refusant de trouver un accord indispensable pour apporter l’aide dont la Grèce a un urgent besoin. Une seconde fois en refusant de reconduire les modalités d’aide alimentaire aux plus défavorisés. Dans les deux cas, la solidarité est piétinée au nom d’égoïsmes nationaux et électoraux de court terme. Ceci pose la question du devenir de l’Europe et du sens de ce projet. La crise économique renvoie tous les participants à leurs petits intérêts particuliers en faisant l’impasse sur les fondements même de l’Europe, à savoir la solidarité entre les pays et entre les citoyens. L’Allemagne est le leader amoral dans ce mouvement de renoncement. Cet égoïsme est le signe d’un renfermement des États sur eux-mêmes et conduit à s’inquiéter sur le devenir de l’Euro et de l’Europe. Le rapatriement de 500 millions d’Euros par Siemens de la France au sein de la Banque Centrale Européenne qui a son siège à Francfort est le signe que le monde financier est prêt à tirer, sans scrupule, toutes les conséquences de ces égoïsmes nationaux. Au moment où l’Europe traverse une crise sans précédent qui demanderait une collaboration renforcée entre ses membres nous assistons au triste spectacle du « chacun pour soi ».