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Mistral fit le ménage du ciel
Dans un grand frémissement de feuilles sèches
Branches grises, noires et nues se profilent
Au secret d’un feuillage chaque jour allégé
*
Que dire en ce temps de famine et de guerres
De soumissions aux dogmes d’une domination ravageuse
Désertion des plus faibles pliés sous le joug de leurs dettes
Etats mis au pas cadencé des richissimes ambitions des puissants
.
Sommation
Sommation d’accomplir un devoir indigne
.
Refus
Indignation et colère
*
Toujours montrer bonne figure
Aux pantoufles silencieuses
Courbées sous la baguette furieuse
Des normes déclinées en litanies sataniques
*
Une vie est si vite passée
.
D’être né trop tard
Nous valut de ne rien avoir
Que vague souvenir historique
D’années de gloires sans fruit d’avenir
*
Les « tout pour moi »
Les « rien pour les autres »
Les ambitions postrévolutionnaires
Les dogmes appliqués au cordeau
Sur les avenues balisées d’un futur sans surprise
.
Au sommet la guerre pire que la guerre
Celle qui ne se nomme jamais
Dont les morts ne seront jamais inscrits
Aux monuments de honte
Ni au Panthéon des honneurs
.
Pauvres morts accablés de fatigue
Pourris de l’intérieur d’avoir trop absorbé
La dose de poison quotidienne
Délivrée en chiffres ronds
Sur les murs des places boursières
*
D’être nés encore plus tard
Mes pauvres enfants
Ne vous restera même plus os à ronger
Sur le squelette famélique
D’un monde détruit sans rémission possible
*
Nous restera à nous aimer
Vous restera à vous aimer
Pour inventer d’autres aurores
.
Car
Voyez-vous
Pour nous
La conclusion aura la forme d’une dalle
Et de couronnes florales
Dispersées en la houle du passé
.
Manosque, 9 août 2011
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