D’une plume sensible, plaisante et peuplée de métaphores, Yamen Manai entraîne le lecteur dans son univers. Au long de ce récit, les références sud-américaines, andalouses et arabesques émaillent ses propos Une révolte populaire du bon sens contre l’innovation sans référence dont Yamen Manaï annonce en couverture du livre qu’elle malmènera : « À tous les dictateurs du monde, regardez donc défiler les heures à vos montres d’or et de diamants. Les peuples vous arracheront leurs rêves, les peuples sonneront votre glas ».
Allègrement menée par son auteur, cette parodie de la dictature se voulant durable pour le bien de tous reste un régal. La sortie de ce livre était programmée loin devant le 14 janvier, avec une inquiétude certaine. Il faut reconnaître que les circonstances lui ont été favorables (encore eut-il fallu qu’un certain autocrate goûte le plaisir de la lecture, ce dont je ne jurerais pas) C’est le second roman de l’auteur, « La sérénade d’Ibrahim Santos », sorti en Tunisie le 20 juin 2011, et paru en France le 22 aout 2011, parodie les dictatures modernes qui souvent perdurent... comme en Tunisie, où jusqu’il y a peu...
Dans sa préface écrite en mai 2011, Yamen Manai précise : « Je ne sais quel accueil aurait eu ce livre si le pays était toujours entre les mains de Bonnie and Clyde. Mes angoisses ont été réduites en cendres par le sacrifice d’un homme puis balayées par la révolte populaire. Que c’était magnifique ! Pourvu que cette montagne de dignité n’accouche pas d’une nouvelle souris manipulatrice. »
Source photo : (http://biblire.blogspot.com/2011/07/yamen-manai-le-printemps-tunisien-pour.html)
Pour les quelques puristes de la littérature, le texte supporte très bien les quelques imperfections de ponctuation et de rythme : mais c’est là un travail de directeur de collection plus que d’auteur…