Pour ses 11 ans, Tagor quitte avec son père pour un voyage de plusieurs mois en Inde. Sur place, Tagore lit des biographies, étudie l'histoire, l'astronomie, la science moderne et le sanscrit, et se plonge dans les poèmes classiques de Kâlidâsa. À ses 16 ans, il est déjà noble ayant composé plusieurs oeuvres dont un long poème dans le style Maithili. Tagore suit une éducation à domicile et est bien en avance sur son âge. Il écrit aussi cette année-là La Gueuse, la toute première nouvelle en langue bengalie.
Son frère ainé est un respecté philosophe et poète. Un autre de ses frères devient le tout premier Indou à être accepté dans le Service Civile d'Élite d'Europe. Un autre de ses frères sera lui, un talentueux musicien, compositeur et dramaturge. L'une de ses soeurs sera elle aussi une importante écrivaine de son époque. La femme de son frère musicien, légèrement plus agée que Tagore sera une amie, une confidente et une grande influence pour lui. Il est effondré quand elle se suicide en 1884.
Au même moment, son imposante oeuvre (il écrit depuis ses 12 ans et il en a maintenant 44) est traduite à l'étranger et sont un énorme succès. Ses histoires sont une rare incursion dans le paysage et le mode de vie Indou. Il compose beaucoup de poésie. En 1913, on lui apprend qu'il a remporté le prix Nobel de littérature. Il rafle ce prix pour le caractère idéaliste et accessible aux lecteurs occidentaux d'une petite partie de son œuvre traduite. Principalement pour son livre Gitanjali qui deviendra L'Offrande Lyrique lorsque traduite par André Gide. Tagore est fait chevalier de l'ordre britannique. Et ce, même si il s'était toujours opposé au Raj britannique et avait soutenu le Mouvement Pour L'Indépendance de l'Inde.
En 1921, en compagnie de l'économiste agricole Leonard Elmhirst, il fonde L'Institut de la Reconstruction Rurale (plus tard renommée La Maison de la Paix). Il pense offrir ainsi un mouvement alternatif à Gandhi dont il désapprouve les méthodes revendicatrices. Son mouvement met l'accent sur la scolarisation pour tous (et non seulement pour les privilégiés). Tagore demeure un important émissaire de l'Inde et est régulièrement invité par des leaders étrangers. Benito Mussolini l'invite en 1926 et suite à un entretien en sa compagnie, Tagore condamne et expose ses méthodes fascistes pour le reste du globe.
Dans les années 30, à l'instar de son frère veuf, il compose plusieurs musiques. Il est si prolifique que deux chants de son canon Rabindrasangeet sont devenus les hymnes nationaux respectifs du Bangladesh et de l'Inde : Amar Shonar Bangla et Jana Gana Mana. Tagore devient l'hôte personnel du Shah D'Iran Reza Pahlavi en 1932. On recherche sa compagnie, inspirante à bien des niveaux. Ses nombeux voyages le font frayer avec d'autres personalités qui l'admire beaucoup. Charles F. Andrews, Ezra Pound, Robert Bridges, Ernest Rhys, Thomas Sturge Moore, Henri Bergson, Albert Einstein, Robert Frost, Thomas Mann, George Bernard Shaw, H.G.Wells, Romain Rolland sont parmi ses amis et admirateurs.
Les derniers voyages de Tagore à l'étranger, dont la visite de la Perse et de l'Irak en 1932, puis de Ceylan en 1933 affineront seulement ses opinions négatives au sujet des divisions humaines et du malsain nationalisme.
La réputation littéraire de Tagore est principalement fondée sur ses poèmes. Toutefois, il est l'auteur d'un nombre important de romans, essais, nouvelles, récits de voyage, drames et de milliers de chansons. Il s'adonne également à la peinture. Ces œuvres sont fréquemment remarquées pour leur nature rythmée, optimiste et lyrique. De telles histoires s'inspirent de sujets simples en apparence : la vie de gens ordinaires.
Tagore perd conscience en 1937 et reste dans le coma pendant une longue période. Quatre ans plus tard il tombe à nouveau dans le coma, un coma dont il ne se réveillera jamais. La poésie qu'il compose au cours de ces quatre années compte parmi sa meilleure et se distingue par sa préoccupation pour la mort. Après de grandes souffrances, Tagore meurt le 7 août 1941 (22 Shravan 1348 dans le calendrier bengali) dans une chambre à l'étage de sa demeure de Jorasanko où il a grandi.
L'anniversaire de sa mort est un jour de deuil dans l'administration partout dans le monde bengalophone.