Par Getcarter
Il est souvent étrange de ne pas vouloir faire face à la réalité, se retrouver entre deux trains à Genève, se présenter naturellement dans un bookshop style Relay et chercher, sans c’est vrai de grands espoirs, une revue qui pourrait satisfaire sa curiosité. Et là, une fulgurance au regard des titres gras et fluos éjaculés sur du 180 grammes glacé : le monde automobile, un style castré, des courbes oubliées, un tuning affirmé et surtout le vol du patrimoine éthymologique : GT par ci, GT par là. Je me pose alors cette question existentielle : les GT Men ont disparu ?
Où sont les playboys froissant leur Dormeuil dans des Maserati, séduisant les actrices offertes aux pages des mensuels d’hommes modernes, remplissant les colonnes des journaux de leur frasques aussi bien que leur baccarat de champagne… Tout se serait arrêté en 1969 avec Gunter Sachs, troisième époux de Bardot avant Brigitte ?
MODestement, je tente de préserver cet esprit sans sombrer dans le détail de trop : une montre portée sur la manchette, explosion du génie Agnelli, oui Jackie, il faut être à la hauteur, sans plonger dans le pastiche, le temps aidant, les modes passent, le style reste. Sans trop sinclairiser mon coté wilde et inversement, je me crois naturellement au volant de ma Mini ou de ma Samantha Vignale un des membres de cette élite disparue… Aujourd’hui, le pendant de mon ami Gunter au volant de sa Rolls "chinese eyes" Silver Cloud, la même que celle de Miss Bardot, serait un joueur acheté à prix d’or par le PSG… Ouch ! Atterrissage rude... Qui remplace Ally Khan mort dans une Flaminia, Agnelli presque mort dans une Ferrari comme Fon de Portago ?
Des dinosaures enterrés avec le premier choc pétrolier ?
Ils ont disparu au milieu des années 70, sûrement parce qu’il n’y avait plus de voitures correspondant à leur philosophie et à la mienne, emportés aussi par une vie trop riche, trop de cigarettes, trop d’alcool, de femmes, etc. Rejoignez-moi, réveillez votre Sachs appeal, la vie ne vaut d’être vécue que si elle l’est comme un rêve. Alors, jouez le jeu, aucune concession, les modèles sont là, ne pas les copier, s’en inspirer, trouver son style… Bon, il n’y en a pas 36 non plus ! Que je puisse entrer sans craintes chez le buraliste et me dire "Non, lui a eu l’audace d’un taille basse blanc sur mesure et espadrilles pour caresser une pédale italienne pré-1974 et moi ?..." Je peux faire mieux, VOUS pouvez faire mieux !
Aidez-moi juste à faire FACE à la réalité. Les suedeheads, c’est la nouvelle mode de demain, non ?