TBL et Mastane se refont Hendrix

Publié le 20 septembre 2011 par Laurelen
Putain ! Combien ça prend de "m", Jimi ? et où on met ce foutu "y" ? Alain Mastane, c'est plus facile à écrire. Pourtant, à presque 60 ans, il ressemble trait pour trait à son idole. Depuis son adolescence, celui que de nombreux musiciens considèrent comme le guitariste le plus doué de l'île, s'essaie de jouer comme Jimi.
Eh oui, il faut s'y faire, n'en déplaise aux thuriféraires du maloya, il n'y a pas que les noms de Firmin Viry ou de Gramoun Lélé qui s'écrivent sur les partition immatérielles de la Réunion. Nombre de guitaristes, de bassites, de pianistes, de batteurs, ont excellé dans des registres s'éloignant des rivages insulaires pour flirter très fort avec le rock, le jazz, ou le blues. Bernard Brancard fait partie de ces grands anciens. Dans les années 80, des guitaristes virtuoses ont donné un accent créole à Led Zep, Iron Maiden, et autres Venom.
Donc Alain Mastane. Ce gars là s'est figé dans les années 70. Et dans la musique, celle qui se joue avec les doigts. Avec une bonne dose d'électricité, aussi. Et un flirt avec le diable.
Depuis sa, le temps la passé, si mi souviens, comme sa lé loin. Mais le "vieux" Mastane est toujours vert. Et il vient de se lancer dans une tournée des bars de l'île, en hommage à son idole, Jimi Hendrix. Avec trois dalons, il revisite le maître à sa façon, et ça marche. C'est juste con qu'il soit trop amoureux de son île, et que les abrutis soient persuadés que tout se passe à Paris (ou à New York, Memphis, Londres, Port-Louis...). Mastane aurait pu, aurait du, donner de ses cordes de l'autre côté de la mer.
Mais il s'en fout, Alain. Ce soir là, aux Sal Gosses, un bar du front de mer de Saint-Pierre, il en est à son troisième concert. Et ça joue. Bien. "Il y avait plein de monde au Port et à Saint-Leu. Mi espère naura un ti pé dmoune asoir aussi", confie Mastane en finissant son whisky d'avant-scène. Bandeau rouge sur sa tête caf, Mastane a fait son Hendrix. Ca a électrisé les Sal Gosses. Comme Pounia et son Ziskakan de voyage quelques semaines avant lui. Il y a des gens comme ça...

Laurelen