Le peuple des près m'enchante. Sa beauté frêle et dépourvue de venin, je ne me lasse pas de me la réciter. Le campagnol, la taupe, sombres enfants perdus dans la chimère de l'herbe, l'orvet, fils du verre, le grillon, moutonnier comme pas un, la sauterelle qui claque et compte son linge, le papillon qui simule l'ivresse et agace les fleurs de ses hoquets silencieux, les fourmis assagies par de grandes étendues vertes, et immédiatement au-dessus les météores hirondelles... Prairies, vous êtes le boîtier du jour.René Char. Les feuillets d'Hypnos. Ces photos ont été prises hier soir à l'Isle/Sorgue, quartier Saint Antoine. L'éphémère temps des coquelicots mérite qu'on le fige en prenant en photo les champs qui sont sous nos yeux. Si, vous aussi, vous faites la même chose envoyez-moi vos photos que je publierai sur le blog. Vite, vite, ça ne dure pas.