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Couverture de l’élection présidentielle: Discours du Ministre de la Communication

Publié le 20 septembre 2011 par 237online @237online
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couverture de l’élection présidentielle: Discours du Ministre de la CommunicationDiscours du Ministre de la Communication à l'occasion de la réunion du 20 septembre 2011 consacrée à la concertation avec les Délégués Régionaux de la Communication et les Directeurs de Publication des organes médiatiques, en préparation de la couverture de l'élection présidentielle du 09 octobre 2011 Mesdames et Messieurs les Délégués Régionaux de la Communication ,

Mesdames et Messieurs,

Très chers amis de la Grande Famille de la Communication ,

Je vous salue.

Je vous salue, libres ouvriers de la plume.

Je vous salue, virtuoses du verbe.

Je vous salue, dignes bâtisseurs de la conscience citoyenne. En répondant à mon invitation par votre présence massive ici en ce jour, vous venez une fois encore de faire preuve, par cette attitude professionnellement libre et concomitamment citoyenne, de la relation constructive que la Presse camerounaise entretient désormais avec les pouvoirs publics, à travers une volonté commune d'informer, de former et de divertir, dans le respect des canons professionnels et des exigences déontologiques qui sous-tendent votre noble métier.

Chers amis,

Jeunes compatriotes pour la plupart d'entre vous,

Nous voici rendus à un carrefour important de notre histoire.

Oui, nous voici témoins du présent et acteurs du devenir de notre pays,

Car nous nous apprêtons, comme vous le savez tous, à vivre dans quelques jours seulement, le lancement de la campagne électorale qui nous conduira jusqu'à l'élection présidentielle du 09 octobre 2011.

Si vivre un tel évènement relève certainement pour tout professionnel des médias d'un privilège incontestable, il reste toutefois vrai que ce moment vous place, de par la nature de votre métier, dans une situation particulière de responsabilité.

En effet, dans les jours qui viennent, votre mission va consister à ouvrir vos espaces médiatiques aux candidats qui sollicitent l'agrément populaire pour présider aux destinées de notre chère et belle nation, et à relayer leurs discours à destination du peuple camerounais.

En tant que relai instantané de ce discours sur l'étendue de notre triangle national et bien au-delà de nos frontières, vous constituerez à n'en point douter, un vecteur fondamental de la concrétisation de l'idéal démocratique prôné dans notre pays par le Président de la République, Son Excellence Paul BIYA qui, dans sa célèbre interview accordée le 30 octobre 2007 au journaliste Ulysse GOSSET de la chaîne de télévision française dénommée France 24, avouait son rêve de faire du Cameroun un Etat démocratique et moderne.

En considération de ce qui précède,

Mesdames et Messieurs,

Votre fonction prescrit à la nation tout entière de reconnaitre l'importance de votre mission et de consolider le gage de sa bonne réalisation, à savoir la liberté.

Parlant de la liberté de la Presse, je voudrais ici réaffirmer haut et fort, qu'il s'agit au Cameroun d'un droit essentiel que les pouvoirs publics sont engagés à protéger dans toute la splendeur de son expression, sans aucune intrusion dans les lignes éditoriales de vos différents organes médiatiques.

De fait, il s'avère nécessaire de préciser d'entrée de jeu que l'initiative de cette rencontre ne vise guère à caporaliser votre profession dans un contexte d'affirmation des libertés fondamentales.

Elle s'inscrit plutôt dans une démarche de concertation professionnelle à la veille d'une étape essentielle de la vie nationale, dans le but de fortifier nos convictions citoyennes et de nous fédérer autour d'un certain nombre de grandes valeurs nationales que sont notamment la paix, l'unité, la souveraineté et l'intégrité territoriale.

Ce devoir historique vous interpelle vivement, en ce moment où la presse camerounaise fait l'objet de convoitise et malheureusement, dans certains cas, de l'instrumentalisation des artisans moribonds de la destabilisation, des chantres de la destruction et des pyromanes sans vergogne.

Vous conviendrez tous avec moi,

Mesdames et Messieurs,

Qu'à moins d'être habitées par les démons les plus ensorcelés, il n'est guère concevable que des personnes se prévalant ici ou ailleurs de la nationalité camerounaise, n'aient pour seul programme politique que l'incitation à la violence, à travers une désinformation quasi systématique.

S'il m'était à ce sujet permis d'exprimer une modeste opinion en ma double qualité de citoyen et de leader politique, je dirais alors que l'on ne brûle guère un pays que l'on aime, mais que l'on contribue plutôt à le construire dans nos divergences et la force des arguments contradictoires, puisque c'est par le choc des idées et non par la confrontation des armes que se bâtissent les grandes nations.

Comment dès lors ne pas interpeller votre conscience professionnelle en cette période sensible de notre histoire, lorsque l'on parcourt les titres redondants d'une certaine presse, sacrifiant son sacro-saint devoir d'investigation et de recoupement à l'autel du sensationnel, de la vindicte et de la profanation des valeurs professionnelles sacrées ?

Comment dès lors,

Mesdames et Messieurs,

Ne pas s'indigner à la suite des prétendues « révélations » évoquées de façon récurrente ces derniers temps par certaines de vos Unes, dont la seule preuve avancée pour justifier leur véracité est qu'elles sont issues d'un site Web dénommé WIKILEAKS ?

Cette tendance courante à la banalisation des supports informationnels m'oblige à vous inviter à un ressaisissement professionnel et à un réarmement déontologique.

Sur les prétendues « révélations » auxquelles je viens de faire mention, un triple argument conduit à découvrir l'intention inavouée des manipulateurs embusqués et des supports qui les relaient :

Premièrement, le choix de l'opportunité de la publication des faits qui, même s'ils pouvaient s'avérer vérifiés, dateraient d'une période lointaine, ne peuvent guère être considérés comme une donnée innocente dans une profession où l'information est plutôt perçue comme une denrée périssable.

Deuxièmement, les personnes mises en exergue constituent toutes des acteurs politiques de premier plan. De fait, la diffusion d'idées portant atteinte à leur crédibilité exprime fort bien une volonté de susciter le doute dans le fonctionnement d'un système dont la sérénité ne souffre pourtant d'aucune fissure.

Troisièmement, la simplicité de la procédure de publication des informations en cause et la vacuité des arguments qui sous-tendent les graves accusations qu'elles colportent, constituent un manquement regrettable à la principale obligation du journaliste qui doit, en toute circonstance, investiguer, puis recouper les faits qu'il porte à la connaissance du public, dans le but de s'assurer de la preuve de leur irréfutabilité. Comme l'affirmait Monsieur Hervé Bourges dans la leçon magistrale qu'il a délivrée à l'occasion de l'Atelier organisé du 18 au 20 avril 2005 à Yaoundé par l'Agence Intergouvernementale de la Francophonie sous le thème Presse privée et responsabilité sociale, « le journaliste n'est ni un juge, ni un policier, ni un perroquet qui jase la rumeur ».

Mais en dépit des intentions cachées de cette instrumentalisation médiatique murement pensée et méthodiquement déployée à une phase sensible de la vie de nos institutions pour saper les acquis séculaires de l'unité nationale et de la construction démocratique, je loue ici au nom du Gouvernement de la République, le professionnalisme de la plupart d'entre vous, qui n'acceptez jamais de vous livrer à la braderie de notre destin commun.

Cette position est d'autant plus juste qu'il est aujourd'hui incontestable que le Cameroun est un Etat de droit, une République au sens étymologique du terme, une Nation fondée sur un idéal d'égalité, de fraternité, de justice et de progrès dans laquelle vit une communauté soudée et fière de sa diversité linguistique et culturelle.

Tout en affirmant l'attachement de notre pays à son indépendance, notre loi fondamentale consacre nos valeurs incompressibles telles que :

- l'égalité de tous en droits et en devoirs ; - la protection des minorités ; - la liberté d'aller, de venir et de s'établir régulièrement à l'endroit de son choix ; - la protection du droit de propriété.

Aucun citoyen camerounais ne peut être inquiété ou écarté de la gestion de l'Etat à quelque niveau que ce soit en raison de ses origines, de ses opinions ou croyances religieuses, philosophiques ou politiques.

J'affirme du reste que nous sommes en république et cette république est démocratique. Les mécanismes d'accession au pouvoir suprême sont définis et codifiés par la constitution et les lois subséquentes. Dès lors, toute démarche ou prise de position qui ne serait pas conforme à la constitution est anti constitutionnelle.

Au moment où retentit l'appel à la mobilisation de toute la nation pour la réalisation des grandes ambitions, tout autre son de cloche d'où qu'il viendrait ne vise qu'à nous distraire, à nous démobiliser ou dévoyer, à remettre en cause l'unité nationale.

Notre épopée vers la grandeur dans la paix et l'unité ne saurait s'accommoder des câbles diplomatiques prétendument putatifs de quelques compatriotes qui d'ailleurs rejettent catégoriquement les propos que l'on leur prête.

Pendant que l'émotion et la passion poussent à une réaction épidermique violente, la sagesse, la raison et l'intelligence qui renvoient à la constitution et aux lois de la république suggèrent de jeter dans le bac à ordures toute publication présente ou à venir de wikileaks parce que nul et de nul effet. Le peuple camerounais fier et maitre de son destin qui n'accepte ni dictée, ni diktat entend jalousement préserver dans la paix son unité.

Il s'agit la,

Mesdames et Messieurs,

De chers acquis nationaux que doit prioriser toute démarche professionnelle digne de ce nom, y compris dans le secteur médiatique.

Il est aujourd'hui universellement admis que l'émancipation politique, économique, sociale et culturelle des sociétés contemporaines est essentiellement liée au développement des médias, avec comme corollaire la liberté de Presse. Cette réalité s'inspire certainement du fait que tout homme a droit à une information cohérente, complète, précise et objective, pour comprendre son environnement, contribuer à son évolution et pouvoir bien y vivre.

Mais la liberté de Presse n'est guère synonyme de permissivité. Elle ne se définit d'ailleurs que par rapport à son corollaire indispensable qu'est la responsabilité. C'est notamment à ce titre que le décret du Premier Ministre du 24 septembre 1992 qui rend exécutoire le code de déontologie du journaliste, dispose en son article 07 qu' il lui est interdit « de publier une information douteuse, de déformer la vérité des faits, d'attribuer à quiconque des paroles ou des actes sans avoir procédé aux vérifications nécessaires ».

La communication est au cœur du fonctionnement des sociétés contemporaines. Elle forme, mais peut aussi déformer. Elle construit, mais peut aussi détruire. Elle unit, mais peut aussi désunir.

Compte tenu de cette nature ambivalente, la publication ou la diffusion des informations en direction du grand public doit se faire conformément aux lois et règlements en vigueur et dans le strict respect des exigences déontologiques qui régissent les professions médiatiques.

Pour qu'une telle exigence soit respectée, la déontologie doit être posée comme préalable indispensable à l'exercice de votre profession en tout temps, mais de façon plus rigoureuse en cette période électorale.

L'on observe dans certaines situations que dans votre double rôle sociétal de médiateur et d'animateur du jeu démocratique, vous êtes parfois tentés de vous ériger en propriétaires du débat public, en directeurs des consciences ou en procureurs de vertu. Une telle attitude traduirait un manquement à votre devoir professionnel.

Vous le savez bien, la liberté de Presse sans un minimum de mode d'emploi est inconcevable, dans la mesure où elle s'exerce toujours au sein d'une société où doivent être préservées d'autres libertés fondamentales et les exigences du bon ordre républicain.

Il y a donc lieu, en cette période cruciale, de prendre vos précautions par rapport à ce que Daniel Cornu qualifie de « zones critiques » à propos de la fragile indépendance des professionnels de la communication sociale, eu égard aux débordements de leurs actions par rapport aux prérogatives statutaires des pouvoirs institutionnels, aux risques de défaillances consécutives au défaut de vérification des informations destinées au public, et aux dangers de la mise en spectacle de l'information.

C'est dans cet esprit que la Fédération Internationale de Journalisme a adopté lors de son congrès d'Istanbul en 1972, une déclaration internationale précisant les règles de conduite des journalistes dans la recherche de l'information, la diffusion et le commentaire des évènements.

Cette déclaration qui est aujourd'hui à la base de la plupart des codes déontologiques des Etats démocratiques contemporains, se résume en six (06) principaux éléments :

- le respect de la vérité ; - la culture de l'honnêteté ; - la franchise dans la critique ; - l'incontournable recours aux sources de l'information ; - la non discrimination dans le traitement de l'information ; - le refus de toute gratification en vue de la publication ou de la suppression d'une information.

En considération de votre fonction de garant de notre histoire, de témoin de notre présent et d'éclaireur de notre avenir, je vous exhorte, dans le cadre de la couverture des différentes opérations médiatiques afférentes à l'élection présidentielle du 09 octobre 2011, à rester des professionnels libres de toute influence, honnêtes et justes, guidés par le souci permanent d'objectivité, d'égalité et d'impartialité.

Pour terminer mon propos, permettez-moi une fois de plus de citer une icône mondiale, un professionnel dont l'audience est mondialement établie, un précurseur de la profession journalistique dans notre pays, Monsieur Hervé BOURGES, qui affirmait à l'occasion de l'Atelier consacré à la responsabilité sociale de la Presse privée du 18 au 20 avril 2005 à Yaoundé, que « La Presse est le principal ressort de la pensée collective d'une société. Or, il n'y a pas de conscience sans responsabilité ».

Sur ce conseil, je vous souhaite de briller par votre sens du professionnalisme et de la responsabilité, afin que l'histoire de notre pays consacre ses plus belles pages à l'occasion de l'échéance électorale prochaine, au rôle qu'aura joué la Presse camerounaise, libre, consciente et responsable.

Je vous remercie pour votre bienveillante attention.


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