Tel que révélé par WikiLeaks, le regard de la diplomatie américaine sur Joseph Kabila et son entourage est peu flatteur. Et s’ils sont loin de comprendre entièrement le président congolais, les États-Unis ne se font en tout cas aucune illusion sur ses capacités à réformer la RDC.
Parmi les nombreux câbles consacrés à la RDC sur WikiLeaks, il en est un qui s’intéresse à « la clique au pouvoir » et au – très – discret Augustin Katumba Mwanke. Ancien ingénieur repéré par Kabila père à la fin des années 1990, ex-gouverneur du Katanga – dont il est aujourd’hui l’un des députés, l’influent Mwanke n’exerce pas de fonction officielle, mais « il est devenu l’unique point d’accès » au chef de l’État, écrit l’ambassadeur américain de l’époque, William Garvelink, dans une note datée du 8 mai 2009. S’appuyant sur une source congolaise, le diplomate le décrit comme un « conseiller de l’ombre [qui] est parvenu à isoler Kabila », au point que « plus personne n’a vraiment accès à lui. Mwanke nomme des personnes qui lui sont fidèles à lui, et non pas au président ».
Kabila lui-même est par ailleurs qualifié de « faible » dans un câble daté cette fois de février 2010 : « En 2009, il semble qu’il ait soigneusement évité de faire preuve de leadership, comme quand il a choisi de ne pas assister à d’importantes rencontres internationales […]. Kabila demeure une énigme. » Quelques semaines auparavant, Garvelink avait émis l’hypothèse que si Kabila ne tenait pas à participer à ce type de sommets, c’est parce qu’il était « très sensible au fait que les autres leaders le pointaient du doigt et aux accusations des médias ». Et Garvelink de conclure : Kabila ? « A man of little action and fewer words. » Un homme qui fait peu et en dit encore moins.
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Voir la traduction de jeuneafrique.com :
WikiLeaks – RDC : Bin Karubi regrette l’isolement diplomatique de Kabila