Mercredi dernier, à la
librairie Évadné avait lieu une rencontre avec Pierre Autin-Grenier. Thierry Guichard (
le Marticule des Anges) animait la conversation. PAG lut quelques textes extraits de ses différents ouvrages. En fait, la rencontre avait lieu essentiellement pour Le cri, ouvrage dont j'avais déjà parlé dans ce blog. Il est édité aux éditions
Cadex dont la sympathique directrice, Hélène Boinard était présente.
Elle a parlé de cette collection "Texte au carré" qu'elle a créée, il y a peu et qui compte quatre titres au catalogue, dont "le cri". Ancienne relieuse d'art, elle est attentive à la qualité des livres des éditions Cadex et en particulier de cette collection, qualité du contenu, certes, mais aussi qualité du papier, de la mise en page, des illustrations. "Texte au carré" consite à publier une nouvelle par ouvrage.
J'avais déjà parlé de ce livre,
Le Perron de Dominique Fabre, de celui de Pierre Autin-Grenier, Le Cri. Un nouveau titre vient de sortir dans "Texte au carré" :
Billet pour le pays doré d'Éric Faye.
Ce livre est préfacé par Éric Chevillard :
Certains écrivains, je suis peut-être de ceux-là, écrivent pour apparaître, pour sortir des limbes de l'indétermination, pour prendre corps enfin et faire acte de présence. Je ne suis pas loin de penser qu'Éric Faye, au contraire, écrit pour prendre congé et passer du côté de l'absence.
La nouvelle d'Éric Faye est un modèle du genre, ce genre de texte qui vous entraîne dans un monde parallèle dont il entrouvre la porte et qu'on aperçoit, ensuite dans notre quotidien.
Après être descendu du tramway, il prit sa place dans la file d'attente. Devant le bureau de tabac, elle paraissait longue mais ce ne serait pas l'affaire de plus d'un quart d'heure. Il avait l'expérience de ces queues de fin de semaine... Chaque fois, c'était la même chose, il s'en voulait d'espérer, d'avoir le coeur qui batte plus fort quand arrivait son tour de tendre son ticket acheté dans la semaine. En échange, on lui tendait comme aux autres une enveloppe et, le visage se devant de rester impassible, il faisait quelques dizaines de mètres et s'isolait, puis ouvrait. Il ôtait le plus généralement une fiche cartonnée de regrets l'invitant à persévérer, lui rappelant que l'an dernier tant de joueurs avaient gagné un billet de train pour le Pays doré.
Hier, en passant devant un bureau de tabac, j'ai regardé, intriguée, toutes ces personnes qui faisaient la queue pour valider un ticket de loto ou participer à une quelconque loterie de la Française des Jeux en me demandant si parmi eux il n'y en avait pas qui jouaient pour un Billet pour le Pays doré.