© Jananne Al-Ani, Shadow Sites II, 2011
Présentation de l'exposition par les organisateurs :"Comment imaginer qu'autre chose que la bataille puisse représenter la guerre?Les oeuvres photographiques ou vidéo réunies dans cette exposition laissent délibérément hors cadre l'affrontement, le corps, la chute, la blessure, la mort.
Toutes réalisées depuis 2000, elles ont donc en commun une ambition documentaire déclarée, manifeste : le parti pris d'une totale désincarnation de la guerre et, de ce fait, une focalisation sur les sites, les position, les espaces géologiques ou construits.
Des essais topographiques, en quelque sorte, qui, loin de renier le coût humain des combats, privilégient une lecture de la guerre par sa géographie. Ces options iconographiques coïncident, dans le domaine stratégique, avec l'usage de techniques de simulation, la propagation d'armes agissant à très longue distance, mais également avec la censure médiatique exercée par les États-majors, et la quasi-impossibilité pour les photographes et vidéastes d'opérer librement sur le terrain.
Le territoire de la guerre est-il en train de devenir une donnée abstraite, une construction idéologique, une donnée irreprésentable?"Texte de Jean-Yves Jouannais et Diane Dufour, commissaires de l'exposition.
© Till Roeskens, Courtesy of the artist
Les oeuvres exposées :
- PAOLA DE PIETRI, To Face
- JANANNE AL-ANI, Shadow Sites II
- JO RACTLIFFE, As Terras Do Fim Do Mundo
- AN-MY LÊ, 29 Palms
- HARUN FAROCKI, Serious Games 4
- DONOVAN WYLIE, Outposts
- TILL ROESKENS, Aïda, Palestine
- EYAL WEIZMAN ET LUC DELAHAYE, The space of this room is your interpretation
- WALID RAAD, Let’s be honest, the weather helped
- COLLATERAL MURDER (mis en circulation par WikiLeaks)
Parallèlement à l'exposition, de nombreux événements sont à découvrir, telles que des visites-conférences, et des conférences-débats : par exemple, une rencontre avec Eyal Weizman le 12 novembre 2011, avec Anne-Marie Filaire et Jean-Marie Jouannais le 16 novembre, ou encore avec Till Roeskens le 12 octobre (voir toute la programmation sur le site du Bal). D'emblée, cette exposition ouverte depuis samedi s'avère être incontournable pour qui s'intéresse à la guerre et à la géographie des conflits, tant elle propose de revenir sur "l'efficacité géographique de la guerre" sur les territoires (pour reprendre l'expression proposée par la géographe Elisabeth Dorier-Apprill dans Vies citadines).
© Luc Delahaye & Eyal Weizman