Malgré l’exiguïté du musée, l’exposition Matisse du musée du Luxembourg qui jouxte le Sénat, est une vraie réussite mais après tout peut-être tout écrin aurait-il convenu aux bijoux que sont les œuvres de Matisse. La correspondance de Matisse avec André Rouveyre entre 1941 et la mort du peintre en 1954 éclaire l’exposition et en constitue le fil conducteur. Pour Matisse qui avait été gravement malade c’est comme une seconde vie qui débute…à 72 ans et pendant laquelle ils échangèrent plus de 1200 lettres : art épistolaire et pictural se mêlent intelligemment. L’un et l’autre sont d’ailleurs des invitations au rêve, des évasions sublimes. C’est une exposition solaire et chatoyante, poétique et onirique qui emmène dans l’univers coloré de Matisse. On y voit très bien à quel point Matisse va s’attacher à rendre autonome la construction de l’espace pictural à travers un traitement expressif de la couleur et à quel point il se distingue et cherche à innover, encore et toujours dans cette seconde partie de sa vie. On y ressent aussi les affres de la création dont le peintre fait part à son ami dans leur correspondance. On reste fasciné par « Jazz », par « Zulma », par ses arabesques, par la sérénité radieuse qui se dégage de ses œuvres … et le soleil qui brille imperturbablement à l’extérieur semble avoir contaminé l’exposition … à moins que ce ne soit l’inverse. Un coup de soleil auquel je vous recommande de vous exposer sans modération…
Jusqu’au 17 juillet, au musée du Luxembourg, 19 rue de Vaugirard, 75006 Paris. Site internet de l’exposition.
Sandra.M