Agnès Varda à Avignon

Publié le 08 juillet 2007 par Caroline
Dans deux lieux d'Avignon, Agnès Varda expose. J'en avais déjà parlé dans un précédent article et m'en réjouissais à l'avance. Ça y est, c'est fait ! Hier soir, je suis allée à l'inauguration en disant à qui voulait l'entendre que j'allais enfin pouvoir parler à Madame Varda que j'admire tant. La première exposition était celle sur les justes présentée précédemment au Panthéon. Au centre, un cercle supporte des photos, celle de "justes" mais aussi d'anonymes car comme elle le dit, elle voulait rendre aussi hommage à ceux qui sont restés dans l'ombre. La majeure partie des photos est posée droite comme des livres ouverts car, pour elle, l'Histoire doit être debout pour être vivante. Autour de ce cercle quatre écrans présentent deux films simultanément. Ces films racontent la même histoire, celle d'individus qui au périls de leur vie ont caché des juifs pour les faire échapper à la déportation et à la mort. Ce sont les instants cruciaux de ces actes de protection qui sont filmés. Un des films est en noir et blanc, l'autre en couleur est filmé plus près des détails. À chaque saynette, le portrait des justes qui ont été les véritables acteurs de cette histoire. Sobre, quasiment sans parole, ces films sont des témoignages poignants, un hommage au courage de gens ordinaires. Madame Agnès Varda expliquait sa démarche devant un parterre de gens très comme il faut. Je ne parle pas de ma fille qu'on aperçoit derrière elle, mais il y avait Louis Schweitzer, Christine Albanel, paraît-il actuelle ministre de la culture, le maire de Berlin etc... Après nous avons couru à l'autre bout de la ville sous un soleil de plomb (ça y est, l'été est arrivé), pour voir la deuxième exposition alors que tout ce beau monde a eu droit à un car climatisé pour se transporter à la chapelle Saint Charles. Là, sont exposées le photos qu'elle a prises du TNP. Beaucup de ces photos sont célèbres. Elle a saisi des instants qui ont fait le mythe du Festival d'Avignon. Elle a, un instant seulement, posé avec les officiels, c'est à dire la Ministre de la Culture et le Maire de Berlin, pour aller papoter ensuite avec des amis sur un banc, demandant à la photographe de la Provence d'attendre un instant qu'elle ait fini ses bavardages. Et moi, dans tout ça ? Et bien contrairement à ce que j'avais annoncé, je ne suis pas allée lui parler. Je me suis dégonflée. Une amie m'a dit : " Lance toi, c'est comme un saut en parachute." Justement, c'est bien ça le problème, oser parler à quelqu'un qu'on estime tant, c'est comme un saut en parachute et ça me fout la trouille !