Je relis, avec l’émotion de celui qui constate que le temps qui passe ne revient jamais, ce billet que j’avais écrit au soir des élections présidentielles de 2007. François Hollande était premier secrétaire du PS, et il était vomi par les militants, et par son ancienne femme de candidate. Il avait été élu homme politique de l’année en 2004, et il devait être brulé en 2007. La défaite aux présidentielles, pour beaucoup, c’était lui.
« Le plus grand défaut de Ségolène Royal, c’est son compagnon ». La phrase était du toujours très délicat Arnaud Montebourg, en Février 2007. Et grosso modo, le lynchage général était fait de la même musique… «Le Culbuto star de la synthèse molle », c’était François Hollande. Celui qu’il fallait vite remplacer, virer, jeter…
Ah, c’était bien Reims 2008, enfin on le mettait dehors. Il revient par la fenêtre. Et il risque de gagner l’élection présidentielle. A l’automne 2008, je ne connais pas beaucoup de gens qui aurait misé une pièce sur Hollande. Moi non en tous cas…
Nicolas Sarkozy était aussi un exemple phare de l’immortalité en politique. Présidentielle 1995, il choisi Balladur, le mauvais cheval. Quelques mois plus tard, il se fait cracher dessus par les militants du RPR. Il est mort…
Il revient. Et il meurt à nouveau. On oublie souvent les européennes de 98’, où la liste RPR-DL de Nicolas Sarkozy se fait battre, à droite, par la liste Pasqua-Villiers. Normalement, au soir de 98’, Nicolas Sarkozy est fini. Mort…
Mais visiblement en politique on meurt plusieurs fois, et moins de 10 ans plus tard, il est élu président de la République.
Pour ça aussi que parier aujourd’hui sur sa défaite l’an prochain, oui, pourquoi pas tant elle parait évidente aujourd’hui… Mais bon…
On pourrait aussi penser à Alain Juppé, qui est mort une fois en 1997. Qui revient chef de l’UMP, avant l’exil au Québec, et sa mort politique annoncé au 20 heures de France 2 par Olivier Mazerolle. Résurrection éphémère en 2007, avant la défaite aux législatives de Bordeaux. Et aujourd’hui, Alain Juppé est le recours possible à droite…
Quelque part, c’est joli de se dire que la politique permet plusieurs chances… Que l’on n’est jamais fini, et qu’une nouvelle chance est toujours possible. Bel exemple de vie…
Et puis d’un autre coté, on soupire devant cette absence totale de renouvellement. On pense à ces politiques anglosaxons qui se retirent de toute vie politique après une défaite électorale. On espère un Jospin, et on a une Royal…
Et aujourd'hui, quid de Dominique Strauss-Kahn ?
On ne meurt jamais en politique. C’est un simple constat. Je ne sais dire s’il est positif, ou non…