C'est Fanny Contençon qui lisait, une voix très sincère, nous entraînant ans cette histoire, qui je dois l'avouer, pendant les vingt premières minutes, m'était parue légèrement ennuyeuse. Il était question d'une femme qui avait acheté un appartement et qui était surendettée. Puis, la banalité s'étoffe et on est entraîné dans un engrenage sordide, cynique reflet de notre société. Une usine d'armement est l'employeur principal d'une région. Menacée de fermeture, l'usine trouve une seconde vie grâce à une guerre bienvenue. Un superbe passage sur le travail, mot à la mode en ce moment, qui aurait pu être prononcé par notre Ministre des Finances. Tous ces êtres conditionnés aux vertus du travail ne vivent qu'en fonction de l'usine et se félicitent des premiers bombardements, nécessaires, malgré tout, à leur économie. On vit en équilibre dans un monde désiquilibré.
Frustrée d'être derrière mon poste de radio, hier, j'ai décidée d'être dans le poste, pour une fois. Enfin, c'est une façon de parler car aucun auditeur ne se rendra compte que je faisais partie des applaudisseurs quand il écoutera cette dramatique sur France Culture . Donc, je me suis rendue au Musée Calvet pour écouter une lecture d'un texte de Joël Pommerat, Les Marchands.
Joël Pommerat était dans l'assemblée et est venu saluer à la fin de la lecture.
Que dire de plus à propos de ce moment délicieux ? Que les cigales se sont tues assez tôt, qu'on nous avait distribué un éventail aux couleurs de France Cul et qu'on n'a pas eu à l'utiliser car une brise légère soufflait.
Et aussi, de se dire que c'est agréable de se sentir dans le poste !