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Anthologie permanente : Michel Deguy

Par Florence Trocmé

est-ce, pourquoi, ce que j’aime, l’inusable, le seul à seul, montant la marche lente usable avec le cerf-volant ciel au poignet qui revire, montant si proche de la marche sous le ciel où le charnassier nuage attend légèrement nos cadavres. 
Toi que voilà, pierre écrue,  je suis à toi ; ne suis-je plus, je suis nu, ta réplique grise, je tends la main dormante à la rampe neuve, ou palissade, ou rhizomes vulgaires, ou chiens amateurs naïfs du sexe vous n’êtes pas même médiocres comme les peintures, ne vous présentez pas même ; trève intarissable où se distinguent les noms communs aux naturalistes, et balancent les tiges botaniques, vous n’êtes pas dikastes, n’attendez aucun plaidoyer, ne jugez si ne serez jugés, dociles choses sous le tri, le recel, le rangement, l’enfilade et l’empilement, côte à côte, une à une confondues dans l’abri de votre juxtaposition, témoins de rien, dessouillées 
 
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Passage des aveux 
 
Je n’ai pas lu Suarès, Isidore, Cajetan, Saint-Albert 
Ni Petöfi, Bernard, Andronikos, Darwin ou Manzoni 
J’aurais dû lire Solomos, Quevedo, traduire Raleigh 
Lirai-je Pouchkine, Victorinus Mickiewicz, Érasme 
La terre Mercator est clouée comme un sphinx 
Par Horn et Tasmanie le fleuve Amour et les Aléoutiennes 
Je n’ai pas vu Douala, Ispahan ni Irkoutsk,  
Je devais retourner en septembre au Chili 
Par Tachkent, Pâques ou Manille verrai-je 
Nairobi, Smyrne, Tirana, Forcalquier 
J’aurais parlé d’octobre des radios libres 
des tirages des primaires de la peine de mort 
 


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