Chronique du mardi 20 septembre 2011.
Marc Lièvremont a livré son équipe pour rencontrer les All Blacks. Celle qui est sensée être son équipe type mais qui peut encore évoluer. Rien de nouveau, donc. Rien ? Si, bien sûr, le sélectionneur français ne faisant rien comme les autres, il a décidé de jouer avec 2 demi de mêlées. Rien que ça. Explications.
Le mirage Parra :
Marc Lièvremont a trouvé bon Morgan Parra lorsqu’il a joué à l’ouverture les 2 fins de match contre le Japon et le Canada. C’est une chose. Mais de là à le mettre titulaire à ce poste, face aux All Blacks, en plus, c’en est une autre que seul le sélectionneur français pouvait franchir. Entre faire des bouts de match contre des équipes de 2nd plan au bout du rouleau et être le patron du jeu face à la meilleure équipe du monde, il y a un fossé qu’il ne faut surtout pas franchir. Sauf pour le sélectionneur français. Du coup, l’attaque française se retrouve à nouveau chamboulée avec une charnière plus qu’inédite et des association Mermoz – Rougerie au centre et Clerc – Traillle – Médard qui étaient celles que Marc Lièvremont souhaitaient depuis le début mais qu’il n’a jamais pu véritablement tester pour cause de blessures notamment. Là pour tester, ça va tester. Face à la Nouvelle-Zélande dont un des points forts, très fort même, ce sont les automatismes, la ligne de trois-quarts française se retrouve mise à nue. Pas totalement à armes égales face à un adversaire dont la composition d’équipe ne laisse pas place au doute mis à part en ce qui concerne la présence de Sonny Bill Williams à l’aile et la préférence donnée à Weepu à la mêlée. La logique et la prudence voudraient que l’on se contente de défendre et que, surtout, on ne prenne pas le risque d’attaquer et de perdre des ballons en route qui seraient de formidables munitions pour nos adversaires. Mais, ça, je suis sûr que ce n’est pas dans la tête de l’entraîneur français. Même si notre ligne de trois-quarts n’est pas prête, elle présente bien sur le papier et elle est d’ailleurs plutôt faite pour l’attaque. Du coup, à moins qu’il ne pleuve des seaux d’eau, l’équipe de France risque un suicide collectif dont les répercussions psychologiques seront préjudiciables pour le reste de la compétition.
Marc Lièvremont a raison sur le fond :
Marc Lièvremont a souhaité sanctionner François Trinh-Duc et on ne peut pas donner tort au sélectionneur. Les 2 matchs de l’ouvreur ont été moyens et le fait même qu’il refuse de plaquer un joueur qui lui vient droit dessus mérite sanction. Le manager français souhaite néanmoins que le Montpelliérain réagisse et montre, lors d’une entrée en jeu déjà prévue, d’autres qualités que celles exprimées jusque-là. Du coup, il le sanctionne sur un match dont le résultat n’est pas fondamental pour le classement, en espérant que le joueur saura réagir et être de retour pour sortir un grand match en quart de finale. Espérons seulement que toute l’équipe de France n’aura pas à pâtir de cette situation pour un match qui n’était déjà pas simple à jouer au départ.
Après tout, Parra à l’ouverture pourquoi pas ? C’est vrai que le caractère de ce joueur qui ne se pose pas de questions et dont la confiance en soi frôle l’arrogance, correspond parfaitement à la situation. S’il ne se pose pas de questions et prend le match à bras le corps, il a la capacité de bien figurer et d’amener ses partenaires à réaliser un bon match. Le problème qui se pose est plus d’ordre tactique avec une grosse faiblesse pour le jeu au pied long. Le seul qui puisse le suppléer à ce niveau est Damien Traille mais, à moins d’être sous pression dasn nos 22 mètres, difficile de lui demander de venir se positionner en 10 à chaque fois qu’il y a un coup de pied à donner. S’il pleut des cordes, il faudrait alors que le Biarrot soit positionné à l(‘ouverture sur le moindre ballon d’attaque pour taper des chandelles, ce qui rendrait notre jeu plus que prévisible. Avec Parra à l’ouverture, le risque est un manque d’alternance qui mette nos centres sous pression et facilite le travail défensif adverse.
Un pack bien retouché :
Morgan PArra n’a pas été le seul titulaire à bouleverser les schémas établis jusque-là. Bonnaire et Papé viennent bouleverser un pack dont la structure datait du Grand Chelem 2010 en éjectant Harinordoquy et Pierre. Est-ce que la performance de la France en touche s’en ressentira ? Même si Harinbordoquy semble légèrement supérieur dans ce domaine, le Clermontois a des qualités indéniables qui le placent, lui aussi, dans les meilleurs mondiaux. Entre Papé et Pierre, c’est moins évident, sachant que de toute façon, nous ne possédons pas de 2ème ligne royal dans les airs. En fait, cela dépend de la composition d’équipe néo-zélandaise. Avec Thorn et Williams, nous lutterions à armes égales, vu que cette paire n’est pas non plus irrésistible dans les airs. Par contre si c’est Whitelock qui démarre, là nous nous trouverions face à une tour de contrôle qui pourrait sacrément nous boucher la vue et venir perturber notre alignement. Les choix de Graham Henry détermineront notre performance en touche.
En ce qui concerne Picamoles et Poux, c’est un peu plus sur la performance du moment. Pour le choix du pilier, c’est surprenant au moment où Barcella semblait retrouver un niveau correct. Pour celui de 3ème ligne, la plus grande expérience de Luouis Picamoles me parait importante dans une rencontre où tout va aller plsu vite et où l’anticipation peut se révéler décisive.
Composition de l’équipe de France :
Traille – Clerc, Rougerie, Mermoz, Médard – (o) Parra, (m) Yachvili – Bonnaire, Picamoles, Dusautoir – Nallet, Papé – Ducalcon, Szarzewski, Poux
Remplaçants : Servat, Barcella, Pierre, Harinordoquy, Trinh-Duc, Estabanez, Heymans.
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