Auteur : Carlos Ruiz Zafon
Editeur : Grasset
Nombre de pages : 524
Date de parution :avril 2004
Résumé :
Dans la Barcelone de l'après-guerre civile, " ville des prodiges " marquée par la défaite, la vie difficile, les haines qui rôdent toujours. Par un matin brumeux de 1945, un homme emmène son petit garçon - Daniel Sempere, le narrateur - dans un lieu mystérieux du quartier gothique : le Cimetière des Livres Oubliés. L'enfant, qui rêve toujours de sa mère morte, est ainsi convié par son père, modeste boutiquier de livres d'occasion, à un étrange rituel qui se transmet de génération en génération : il doit y " adopter " un volume parmi des centaines de milliers. Là, il rencontre le livre qui va changer le cours de sa vie, le marquer à jamais et l'entraîner dans un labyrinthe d'aventures et de secrets " enterrés dans l'âme de la ville " : L'Ombre du vent. Avec ce tableau historique, roman d'apprentissage évoquant les émois de l'adolescence, récit fantastique dans la pure tradition du Fantôme de l'Opéra ou du Maître et Marguerite, énigme où les mystères s'emboîtent comme des poupées russes, Carlos Ruiz Zafon mêle inextricablement la littérature et la vie.
Mon avis:
La programmation d'une lecture commune me donne enfin l'impulsion pour découvrir ce roman de Carlos Ruiz Zafon qui m'a été de nombreuses fois recommandé.
" Je ne connaissais pas encore le plaisir de lire, d'ouvrir les portes et d'explorer son âme, de s'abandonner à l'imagination, à la beauté et au mystère de la fiction et du langage."
L'engouement de nombreux lecteurs s'explique très rapidement à la lecture des premiers chapitres. Le lecteur est happé par l'ambiance mystérieuse, attendri par ce jeune garçon, Daniel, qui a perdu sa mère et intéressé par cet univers si familier de la littérature.
Bien sûr, j'ai apprécié le mystère, le suspense, les personnages, le contexte historique mais mon esprit s'est enthousiasmé devant la construction du récit. Régulièrement, les points communs entre les destins de Daniel et Julian se lisent en miroir, s'imbriquent à la manière des poupées russes.
" Les livres sont des miroirs et l'on n'y voit que ce qu'on porte en soi-même."
C'est cette conjonction de destin qui permet de lier les deux histoires passionnantes de Julian et Daniel.
" Peur d'écouter Julian et de me mettre, comme lui, à croire que vous étiez réellement liés dans une étrange chaîne de destins et de hasards."
Parmi les personnages, j'ai particulièrement aimé l'humour, la gentillesse et le dynamisme de Fermin, homme meurtri par la rage sanguinaire de Fumero, symbole du mal de la guerre civile espagnole.
Ce livre est un roman d'amour. Tout d'abord, l'amour de la littérature mais aussi l'amour filial (Isaac et sa fille Nuria, Daniel et son père ou le chapelier et Julian) et bien évidemment l'amour pur de Julian et Pénélope ou de Daniel et Béa.
L'amitié y tient aussi une très grande place (Miguel et Julian ou Fermin et Daniel). On y trouve de très belles leçons d'humanité comme l'aide de Daniel à Fermin, la dévotion de Nuria ou le dernier cadeau offert à un vieil homme de l'asile de Santa Lucia.
L'ombre du vent est un livre fort qui allie mystère, sentiments, magie sur fond de témoignage historique d'une époque tourmentée de l'Espagne.
" une histoire d'amour, de haine et de rêves qui vivent dans l'ombre du vent."
La lecture de ce livre me permet aussi de progresser dans mon Baby-Challenge Contemporains.