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La politique offre décidément des détours intéressants. Certains passent même aux alentours du théâtre de boulevard ces derniers temps...
Il en a été ainsi de la rencontre vérité de la semaine, du choc politique de première importance, le face à face Mélenchon le Pen fille. Fortement médiatisé et vendu a grands renforts de formules tapageuses par RMC, la radio se labellisant vérité, ce duel s'annonçait comme un choc des extrêmes. Choc qui faisait écho au célèbre face à face télévisuel entre Le Pen père et Tapie au tournant des années 90, arbitré par un Paul Aymar ayant prévu les gants de boxe de circonstance (acte lui ayant valu un limogeage séance tenante pour publicité illégale... Le mauvais gout a son prix...).
Voici planté le décors de l'évènement politique de l'année. Et constatation faite, pas de quoi en faire un évènement. Le nouveau chantre de l'anti libéralisme est apparu comme l'homme qu'il était, dans un costume de présidentiable trop large pour lui. L'adepte des formules tapageuses a encore une fois fais état de ses rodomontades habituelles, sans grands effets cependant...
Car le seul enseignement que cette émission a apporté, est qu'à la droite du père, au Front National s'assiéra la fille... Dans ce débat d'un autre temps, elle a fait preuve de tous les effets, dont Le Pen depuis des années avait gratifié les médias. Et prouvé s'il le fallait encore que son parti s'installerait en force d'importance pour les prochaines échéances... Sure de son fait sur la majorité des points, elle semble séduire et à l'avantage de ne pas disposer du lourd passif étiqueté OAS de son père. Inquiétant car l'on se souvient de 2002, et l'on peut craindre 10 ans plus tard une récidive...
Quant à Jean-Luc Mélenchon... Une fois passés les effets de style, celui-ci apparait tel qu'il est depuis des années, un opportuniste qui a saisi que l'axe contestataire était un filon porteur. Cependant à l'examen de crédibilité il se trouve recalé, piqué au vif par une extrémiste le comparant à Yvette Horner... Pas si faux...
L'un comme l'autre sont apparus comme des grandes gueules, à la chasse aux voix, se rejetant l'épithète de populiste, sans se rendre compte l'un comme l'autre qu'ils en faisaient la promotion. Populisme des deux extrêmes, argumentaires creux, déballage de cliché, le débat tant attendu aura donc été navrant. Guère flatteur pour les deux front, l'un chassant un second tour, l'autre essayant de se créer une crédibilité contestataire, mais n'est pas Che Guevara qui veut...
Finalement es-ce bien étonnant? Que fallait il attendre de cette confrontation? Au baromètre des idées, le zéro absolu a été approché, il devrait être dépassé et le mercure durant la campagne devrait vite geler... Le meilleur est à venir, les partis de gouvernement ne se sont pas encore manifestés, nous avons hâte...