L’ennemi public numéro 1 du sport français s’est enfin exprimé aujourd’hui. Après avoir fait des apparitions notables dans une publicité pour un site de Poker en ligne et s’être lancé dans l’entrainement de jeunes pupilles, Raymond Domenech s’est enfin exprimé et il y a là quelque chose d’hilarant.
Comme si celui-ci n’avait pas le droit de s’exprimer, comme si sa version des faits n’était pas recevable. Comme s’il fallait un condamné d’office. Car ne nous trompons pas. Hier soir, les assaut médiatiques des consultants issus de la génération dorée de 98, joueurs vite reconvertis en critique, prompt à dégainer sur le premier technicien venu, et les joueurs concernés, choqués de l’épithète d’enfant gâté n’avaient qu’un but ; tirer les premier. Pas question pour eux de se remettre en cause, pas question d’accepter que certaines vérités soient dévoilées.
Solidarité d’anciens joueurs, solidarités de sportifs refusant d’assumer leur image d’enfants gâtés, de divas du sport, pas d’autocritique possible… Leur ancien sélectionneur reconnait s’être trompé, eux se figent dans leurs certitudes…
Oui ces joueurs sont des enfants gâtés… Comme la plupart des sportifs de leur monde. Déconnectés par des salaires mirobolants, ceux-ci acceptent difficilement que leur « talent » soit encadrépar des techniciens aux revenus bien moindres que les leurs. Jamais le sport français n’a été aussi ridicule, et les principaux acteurs veulent s’en dédouaner. Du président de la fédération aux joueurs la patate chaude est renvoyée.
Aujourd’hui le principal accusé a parlé. Pas dans un journal sportif, à sa manière, détestable pour beaucoup. Mais son attitude reste honorable, salarié licencié d’une institution vacillante, encadrant d’une génération de gamins fortuné, il montre au moins l’image que donne le football. Une image désastreuse, d’un sport gangréné par les égos, par les intérêts financiers. Alors finalement je préférais le temps de Raymond, de la langue de bois, des tactiques bancales, des conférences ubuesques, car c’est sans doute ce que ce sport peut offrir de mieux, en tout cas de plus drôle. Loin de l’image volontairement aseptisée, des interviews lénifiantes aux propos édulcorés de pseudos vedettes endimanchées. Il ne lui reste plus qu’à gagner devant les prud’hommes pour confronter le football français a sa propre réalité abyssale…