"Le rock français c'est comme le vin anglais".Cette phrase peu flatteuse pour nos musiciens est attribuée à John Lennon dans les années 60. Phrase cruelle, mais on peut tout de même s'empecher de se dire qu'elle est en partie justifiée.
Ainsi, tandis que le rock s'envole, fait sa mutation, explore de nouveaux territoires avec le psychédélique et le hard rock, la France reste cantonnée sur des standards médiocres et s'adonne aux joies des yéyés... John Lennon parlait donc sans doute en connaissance de cause. Sans doute flânant à Paris est il tombé au rayon d'un disquaire sur la production locale et en est resté étourdi... Avec raison.
Es-ce une fatalité? Le rock doit il éternellement rester une chasse gardée anglo-saxonne et un mystère pour nos musiciens? L'Angleterre elle a fait son choix, car en créant un diplôme d'histoire du rock, elle n'inclut aucune référence française... So long Johnny... La musique française, influencée par les chanteurs à texte, a tendance à privilégier ceux-ci au dépend de la musique. Beaucoup de musiciens de rock hexagonaux citent Brassens, Ferré, Gainsbourg dans leurs influences principales, tandis que les groupes anglo-saxons citent principalement des références rock multiples. La différence est peut être là, dans cette volonté à vouloir de manière quasi-systématique avoir un texte fort, alors que n'est pas Léo Ferré qui veut. Seul peut-être Noir Désir a vraiment réussi l'amalgame.
Finalement la phrase de John Lennon reste en partie d'actualité. Rassurons nous cependant, cela aurait pu être pire s'il avait comparé le rock français à la nourriture anglaise...