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Le dimanche à Villefranche... Sous la pluie. Pas de quoi s'éclater et effectivement l'ennui s'installe très vite. Alors quoi de mieux que de rester sous la couette à ne rien faire. Une bonne occasion de jouer au cinéphile. Bon sans l'ombre d'un doute, je ne fus pas à cette occasion très avisé.
Premier film, fin d'après midi, "Cloverfield". De toute évidence, le concept Blair Witch a fait des émules puisque tout le film sera filmé au caméscope. L'histoire étant assez basique, un monstre gigantesque attaque Manhattan et les gens sont paniqués. Pitch simple pour une histoire simpliste. Des jeunes, type Beverly Hills, fuient le monstre, et tour à tour se font dézinguer par le monstre, ou par ses avatars à la morsure fatale. Ça crie dans tous les sens, ça mitraille, et franchement il faut avoir l'estomac bien accroché. Car si l'histoire type Godzilla aurait pu faire une série B correcte, le choix de la caméra la rend gerbante. Les images sont saccadées, les scènes de courses tressautent, et au bout d'une demie heure, un mal de tête vous envahit, et vous vous félicitez de ne pas être épileptique. Je passe sur l'histoire, typique des teens movie et qui finit de manière classique, tous les personnages sont tués, et on ne sait pas ce que foutait cette bestiole à New York... Sans doute que venue en touriste, elle s'est énervée de ne pouvoir entrer dans les manèges de Conney Island, aussi elle a décidé de tout casser. Dommage au final, car une scénographie classique aurait peut être été meilleure. Je ne comprend pas comment un gars non caméraman de son métier, alors qu'un monstre détruit tout, garde sa maitrise et sa caméra à la main, alors que toute personne normalement constituée se serait barrée en vitesse. En tout cas les ados ont du adorer.
Voilà une séance bien commencée. Pour la continuer, "Monstre & Compagnie". Cette fois comme dans Casimir, des monstres gentils. Ce film est toujours aussi drôle, le concept de centrale électrique fonctionnant par les cris des enfants est bien trouvé. Du bon Pixar, des personnages efficaces, attachants, et une réalisation nickel. La scène dans l'usine de cris ou défilent les portes d'enfant est à revoir. Enfin, final sympathique, le générique propose un bétisier du film qui vaut le détour. De quoi oublier le film précédent.
C'est l'heure de diner désormais, alors quoi de mieux que regarder "Ça n'empêche pas les sentiments". Film avec Chevalier et Laspalles, sur un scénario du premier nommé, ça peut faire trembler, même un amateur de leur humour comme moi. Je n'avais jamais entendu parler de ce film de 1997 avant, et en le voyant, je compris vite pourquoi. Les deux comédiens sont toujours aussi drôles, mais ensembles. Ils parlent comme on l'imagine, mais font également parler les autres personnages comme eux le ferait, ce qui à la longue devient lourd comme la garniture d'une choucroute. Le barman parle comme eux, les passants aussi, la patronne de l'hôtel... Heureusement pour moi l'apparition de Laspalles et son regard psychotique suffit souvent pour déclencher l'hilarité. Surprise aussi l'apparition de Cécile Bois en perturbatrice du duo, seul personnage du film a jouer dans leur tempo. Pourtant il y avait de quoi frôler la comédie française à l'ancienne, les deux personnages jouants des VRP pour les vins "le gai vendangeur" en Bretagne. Au final, ça se regarde, ça ne s'achète pas, j'aurais pas mis un billet dessus, mais bon il y a des moments comiques.
Série Z, dessin animé vaudeville, ma soirée déjà bien entamée, et pas le choix du siècle. Aussi m'attaquais-je à du Shyamalan, "La jeune fille de l'eau". Quel con... Dur film, histoire pseudo mythologique d'une Narf ou un truc comme ça qui vit dans la piscine d'un hôtel et qui ne peut rentrer dans son monde à cause des Scrump (sic) se cachant dans les herbes, et menacés par des Tarti choses, eux même mangés par... L'histoire de la pierre feuille ciseau en somme. Bon c'est mou, c'est long, c'est lent, et au final elle s'en sort, les Scrump sont perdants, et les gens lambdas de l'immeuble sont tous amis... Mouais il y a des fois il vaut mieux s'abstenir de réaliser des films...
Je commençais à sérieusement somnoler et ce film avait attaqué ma conscience quand je me suis dit, un dernier pour la route. Choix du siècle, "le quatrième protocole", film sur la guerre froide de 87 avec Pierce Brosman et Michael Caine. Alors là, le bouquet! Sans doute ce film fut un succès à sa sortie, même si je pencherait plus sur un bide. Pierce Brosman joue un espion russe en Angleterre, à la recherche des codes pour la bombe atomique. En face Michaël Caine joue les contre espions britanniques. Là nous avons un exemple typique de contre emploi. Pierce Brosman en espion russe est aussi crédible que Schwarzeneger dans une maternelle (et pourtant il l'a fait...). Michael Caïne en héros vu en 2011 semble nager à contre courant. L'histoire fourmille de trahisons en tout genre, et beaucoup de personnages se ressemblent que l'on ne sait plus qui est qui. Martie Ange Nardi ne venant pas m'éclairer, je commençais à sombrer, en essayant de suivre les enjeux politiques obscurs du film. Je me suis réveillé pour une scène ou Pierce Brosman séduit une femme qui l'aide à avoir la bombe, et l'abat après leur coucherie. Déjà avant de m'endormir celui-ci avait de sang froid égorgé un homme. mais quel réalisateur a été assez stupide pour lui faire jouer un rôle de vrai méchant, avec son brushing parfait ses manières toutes britanniques, et russe de surcroit. De toute évidence cela n'a pas été son plus grand rôle... N'importe quoi donc, qui n'a pas résisté à mon envie de sommeil.
Je me suis réveillé à cinq heure, le film était fini. je suppose qu'à la fin les deux héros se sont battus et se sont fait dévorés par un monstre gigantesque leur disant "c'est vous qui voyez", et mon esprit embrouillé ne savait que retenir de cette séance, sinon que les choix n'étaient pas les plus judicieux. La prochaine fois je regarderai TF1...