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Savez vous ce qu'il se passe le 20 mars? L'équipe de France joue non? Les Rolling Stones nous font l'honneur d'un concert? Et bien non, ce sont les élections cantonales. Vous ne pouvez y être passé à coté ces dernières semaines, tous les journaux en ont parlé à la télévision aussi, à la radio non? Ben non, alors...
En effet, je ne serais pas surpris que le taux d'abstention atteigne des profondeurs abyssales. Aucune campagne relayée, aucune information sur les enjeux, et il est très difficile de trouver les informations pertinentes sur le découpage cantonal sur Internet. Il est vrai que l'actualité récente était occupée par le Japon, permettant d'ailleurs au gouvernement de parler de cette crise, éclipsant les cantonales dont les prévisions ne sont pas à leur avantage. Utilisant une tactique connue sous le nom d'une stratégie de crise (chère à Milton Friedman et que étayerai à une autre occasion), la question concernant les français a été remplacée par la peur de l'holocauste nucléaire, leur évitant de penser à faire leur devoir civique. Calfeutrez vous chez vous, surtout dimanche on ne sait jamais...
Car en effet, les cantonales qui sont déjà un scrutin obscur, puisqu'il s'agit d'un renouvellement partiel, et que de ce fait, elles ne concernent pas l'ensemble des électeurs, ne sont que rarement à l'avantage du pouvoir en place. Celle-ci ne devraient pas échapper à la règle avec le risque d'autant plus grand de faire basculer le Sénat à gauche. Empêtré dans la situation égyptienne, libyenne, tunisienne, plus des réformes impopulaires et j'en passe, le président sortant a tout intérêt à les laisser sous silence. Et l'histoire lui en a offert l'occasion avec le tremblement de terre au Japon, et aujourd'hui l'intervention prochaine de l'ONU en Libye. Que sont de petites élections comparées à la grandeur du monde?
Rien me direz vous, mais tout également pour un mouvement politique défaillant et qui risque de perdre la Chambre Haute, évènement fort rare. C'est un risque pour l'UMP d'avoir un contre pouvoir important, et un signe négatif pour 2012. Alors autant éviter le sujet des cantonales, d'ailleurs les médias les ont relayé au plus loin ces dernières semaines, jusqu'à l'inévitable. Nous sommes à deux jours du premier tour, il faudra bien en parler...
Il faut croire que les élections n'intéressent pas. Je sais bien que si elles changeaient le monde, elles seraient interdites. Elle ne le sont pas non plus à Bordeaux IV, cette chère université de droit et d'économie, ou une nouvelle fois la ronde se met en marche. Car après le CA en novembre dernier, c'est le CEVU qui est renouvelé cette fois, la semaine prochaine. A ce titre, je vous conseille le tract d'OSB IV qui est évocateur sur ce sujet. Ayant fréquenté (oui je fréquente...) les bancs de cette institution, il est vrai que les élections reviennent à chaque saison depuis quelques années. Déjà de base elles se déroulent tous les deux ans, mais avec diverses contestations il y a 3 ans, recours juridiques en annulation (reçus) contestations du mode de scrutin (contestation acceptée), le ballet électoral semble inarrêtable. Je me souviens avoir fait des mois de campagnes consécutives, sans savoir le temps durant lequel le conseil nouvellement élu durerait.
Il semble que la machine électorale permanente soit encore en route. Une machine malsaine qui oblige les associations à se mettre en campagne de manière régulière, freinant de par la même occasion leurs initiatives. Elles y sont de toute façon obligées si elle veulent garder leur légitimité. Alors agir sans élections avec le risque d'être éconduit, ou se faire élire avec le risque de ne rien faire. Il faudrait que les universités revoient leur mode de scrutin, la durée des mandats, afin de laisser une marge de manoeuvre aux petites associations locales et leur éviter d'engager leurs faibles moyens humains dans des campagnes incessantes et contre productives. Leur tract pour cette année indique courageusement "Elections, piège à con", c'est pas faux! (En apparté, je vous met le tract en lien en me disant qu'il va y avoir du sang sur les murs avec la descente en piqué qu'ils font sur leurs concurrents, un vrai plaisir...)
Cela dit électeurs du dimanche ou universitaire, n'oubliez pas de vous déplacer dimanche dans la semaine prochaine, il ne s'agirait pas de vous laisser bouffer, car la multiplications des élections lasse, mais c'est pour mieux vous endormir. Restez vigilants! (quel connerie cette conclusion, j'aurais mieux fait de marquer, sortez votre jerricane d'essence, faites des rationnement, c'est la crise, la guerre est proche, les armées de Khadafi vont débarquer sur les Champs armées de nos fusils, pour poser leur tente à l'Élysée... Non ça a été fait...)