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L'épiphénomène de la semaine, loin des affrontements libyens et des réacteurs en fusion japonais, n'aura pas été les cantonales et la candidature à la candidature d'un François Hollande même relooké. Depuis une semaine, le sujet brulant de l'actualité aura été le football et l'équipe de France.
Car entre la marinière Jean Paul Gauthier et le retour des bannis de Knysna les différentes dépêches auront fait le siège de Clairfontaine. Si le sujet du maillot à fait beaucoup parler et montré le conservatisme des supporter, le retour de Ribery et Evra est un sujet plus polémique.
En effet, leur peine est levée, et ceux-ci sont de nouveau éligibles à la sélection. Et remplissants leur obligations de communication, ils ont donné des conférences de presse. Evra s'est présenté sincèrement ému, montrant son émotion de retrouver ce maillot et sans épiloguer sur le sujet de l'Afrique du Sud. Le second a fait son numéro habituel dirons nous par politesse. Venu en conférence de presse avec un texte déjà rédigé (vieille habitude gardée d'Afrique du Sud), pour nous dire sa contrition, ses regrêts intenses, et le mal qu'il avait causé, tout en mettant en cause à la fois la presse et son ami/ennemi Yohan Gourcuff. La presse coupable d'avoir attisé le feu, Gourcuff de ne pas avoir pris faits et causes pour sa défense.
Un mea culpa qui finalement laisse un gout étrange, tant le joueur a donné l'impression de s'excuser à mi voix, avec une sincérité douteuse, et visiblement des griefs latents. Tout cela fleurait l'opération communication rachat, mais avec le degré zéro de l'honnêteté. On a pu voir par la suite embrassades Gourcuff/Ribery sur le terrain discussion sur le banc, manière de fermer le chapitre ou manière de donner le change?
Car derrière la famille recomposée, je ne peut m'empêcher de penser que l'on a fait rentrer le loup dans la bergerie. Que nous ne serons jamais à l'abri d'une récidive. Car tant que les résultats sont là, les soucis sont cachés, mais lorsque le bateau tanguera, peut on penser que les plaies ne s'ouvriront pas? Les exemples de réintégration après un clash jalonnent l'histoire de l'équipe de France et n'ont jamais apporté le succès escompté.
Pour mémoire Eric Cantona a été banni pour avoir traité son entraineur de "sac à merde", puis est revenu sans devenir leader pour autant et finalement, c'est en le laissant sur la route pour un Euro anglais ou la France jouait pourtant à Manchester que Aymé Jacquet a construit son succès de 98. Anelka également eut des frasques, des mots contre Jacques Santini, des mots contre la fédération, contre le fonctionnement de l'équipe, et fut lui aussi absous... Pour finalement lancer l'affaire sud africaine...
Il est très rare que les footballeurs changent. Passé 25 ans, maturité supposée du joueur, les caractéristiques se figent souvent, autant techniques que mentales. Ribery a toujours été un joueur difficile, se servant de la presse comme tribune, n'hésitant pas à contester son placement, et faisant esclandres sur esclandres à chaque velléité de transfert. Cantona fut comme lui, joueur intègre mais ingérable durant toute sa carrière.
Est il encore possible d'intégrer Ribery à un groupe ou il arriverait avec humilité et prêt à rendre service? Les premiers mouvements de celui-ci sur le terrain montrent sa volonté de jouer comme il le souhaite, ou il le veut. Ce n'est pas exactement le profil du joueur prêt à se fondre dans le collectif... Certes il faut de tels joueurs, mais lorsque ceux-ci ont un tel passif, ils passent à mon sens dans le rayon des indésirables.
Il parait devoir mériter une seconde chance, mais comme Cantona ou Anelka avant lui, cette chance peut être un risque pour l'équipe. Et on peut se demander si l'atteinte faite à l'équipe de France mérite qu'on lui offre cette chance. Après tout, lorsque l'on se voit offrir dans une carrière sportive l'opportunité de porter le maillot national et que l'on gâche celle-ci, tout talentueux que l'on soit on mérite tout de même une sanction exemplaire. Cantona pour ses insultes pris 1 an de suspension. Ribery, Evra et finalement tous les autres pour une humiliation en mondovision prirent beaucoup moins...
Samedi dernier au Luxembourg, nous vîmes le grand pardon footballistique, et je persiste à croire que celui-ci était prématuré voire totalement injustifié. Avec l'absolution des consultants des chaines, ravis de voir revenir leur meilleur produit, le retour des bannis s'est globalement bien passé. Désormais donc tout ira pour le mieux, les maillots mousse se vendront, puisque les têtes de gondoles sont là. Tant pis pour la sanction exemplaire... Ayant revêtu les couleurs de la Marine, l'équipe de France devrait prendre ses habitudes, des sanctions radicales, la planche pour les mutins, un exemple pour les prochains sélectionnés, au lieu de cette pantalonnade. En réintégrant ces joueurs, le sélectionneur prend le risque de faire à terme couler son navire...