Les aventures de Monsieur Hulot

C'est en ce 13 avril que Nicolas Hulot devrait se déclarer candidat à la candidature présidentielle, enfin aux primaires écologistes. C'est l'aboutissement d'un parcours pour le moins atypique pour cet homme de télévision.
En effet, si la majorité des français est familière de Nicolas Hulot, c'est avant tout par son émission Ushuaïa, plus appréciée que regardée au demeurant, qui amène par divers moyens les français à la découverte des paysages rares en milieu naturel, des volcans... Durant de nombreuses années, par les air, l'eau ou la terre, le petit Nicolas est allé à la découverte de lieux enchanteurs, équipe de télévision avec lui, non sans comme il l'a reconnu participé à la pollution de ces endroits par les véhicules qui le transportaient.
Mais ça c'était sa première vie, puisque tout cela l'a sensibilisé à l'écologie, et l'air du temps, ainsi que sa notoriété télévisuelle en ont fait un personnage apprécié des français, incontournable sur les questions écologiques, au point qu'il s'est senti capable de faire pression sur la présidentielle de 2007, en faisant signer aux candidats un pacte écologique, mettant sa candidature en balance.
Les volontaires au poste suprême se sont exécuté tout heureux de s'acheter à moindre frais une conscience écologique, et Nicolas Hulot ne s'est pas présenté, et s'est rendu compte que les promesses faites ne duraient qu'une campagne. En effet, le président élu ne repris que partiellement ses engagements lors de son "historique" Grenelle de l'environnement. Grenelle dont les impacts sont aujourd'hui atténués, notamment avec l'abandon d'une grande partie du soutien aux filières d'énergie propre.
Hulot floué, peut être sur le coup un peu naïf, qui donc a repris de la voix, et souhaite désormais franchir le pas et être candidat... Se heurtant aux limites de ses moyens de pression. Car en se déclarant pour les primaires écologistes, il se retrouve figé dans un mouvement historiquement affilié à la gauche, lui qui semble plutôt centriste, et qui a notamment créé le célèbre discours de Chirac sur "la maison qui brule". Étiqueté libéral économique, Nicolas Hulot va devoir s'en affranchir pour se faire accepter par un mouvement ou les pontes comme Noël Mamère ont des idées plus sociales. Sans doute le choix de Sevran pour se lancer participe à cette idée de changement...
Mais une fois candidat, quels sont les aboutissements attendus? Candidat d'un parti qui est n'a que rarement frôlé les 5% à la présidentielle? Candidat dont la côte de popularité est élevée, mais ne reflète sans doute pas son réel potentiel. Candidat sans chance de voir le second tour, et qui finalement risque plus d'être une nuisance pour le candidat socialiste, et avec le risque que le bénéfice aille au président sortant. Car pourquoi lui plutôt qu'un autre? Les écologistes impliqués sont nombreux et d'autres ont plus de légitimité tel Noël Mamère par exemple. Il est facile de la part de Monsieur Hulot d'arriver aux primaires et de s'accaparer la question écologique alors que d'autres œuvrent dans l'ombre depuis mouts années...
Vision un peu dure de Monsieur Hulot je vous l'accorde, mais cohérente avec ses intérêts flous. On ne saisi pas trop son but réel. Les électeurs avec ou sans lui sont déjà sensibilisés à l'écologie et sa candidature ne changera pas grand chose, surtout eu égard aux faibles garanties de succès électoraux qu'il offre. Alors est-ce simplement le désir de gloire personnelle et le désir de briller en politique qui l'atteint? De toute façon si ce n'est lui c'est Eva Joly, alors l'écologie...