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Penché à ma fenêtre
Ai attendu ton apparition
Aux fenêtres ouvertes sur le ciel noir
N’ai rien vu d’autre que ta robe d’or
Pendue au cou de l’arbre
Feuilles une à une tombées
Sous les assauts d’un vent fripon
.
Ai tenté de voir à travers les murs nocturnes
De pénétrer tes secrets égarements
De valser au rythme de tes rêves
Bras fouettant le vide d’un temps sans rencontre
.
J’ai frémis pourtant
Sur les coups de minuits
Lorsque ton ombre est venue
Fermer mes paupières enfin
D’un baiser éphémère
.
Ô
En quels délices aurions-nous vogués
Quittant l’âpre violence
Les sombres envies
Les pauvres récriminations
Les folles revendications
.
Drapés des mille couleurs de l’arc-en-ciel
Nous aurions volé plus loin que toutes nuées
Nous aurions bu aux sources pures
Où s’écoule le nectar de l’amour
De nos mains nous en aurions fait un fleuve
Tonitruant dans l’azur retrouvé
Ses eaux auraient recouvert la honte
.
Notre amour aurait su être Vésuve
Noyant de roches en fusion
Le bruit des bottes et des guerres
.
La nuit a tout recouvert d’un voile à peine pudique
Mes songes te voyaient nue
Parsemant l’univers de paroles de sagesse
Toutes puisées au puits de Cupidon
.
Sa flèche restée en suspens
Nos lèvres sèches aux déserts d’absolue perdition
Notre étreinte
Dans un frisson
Parcourait l’échine du monde
*
Je n’avais que beauté à partager
Pourtant
Bien que mes yeux ne savaient pas se détourner
Des peines infligées aux uns
Par l’absolue richesse des autres
.
Manosque, 8 août 2011
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