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Les premiers ateliers italiens de la renaissance au musée du Louvre

Publié le 20 septembre 2011 par Cardigan @onlyapartmentsF

Jusqu’au 10 octobre, on peut visiter dans ce temple de l’art situé sur les rives de la Seine qu’est le musée du Louvre, une exposition de dessins, d’œuvres graphiques et d’incunables (pour ceux qui ne seraient pas experts en bibliographie, se dit des livres imprimés, non manuscrits, publiés avant 1500) appelée De Finiguerra à Botticelli. Les premiers ateliers italiens de la renaissance. Les commissaires, Catherine Loisel et Pascal Torres, ont sélectionné une partie de l’héritage du baron Edmond de Rothschild. Une donation qui consiste en la bagatelle de 40 000 gravures, près de 3000 dessins et 500 incunables illustrés du Quattrocento Italien, auxquels s’ajoutent, pour faire rond, 100 dessins et œuvres graphiques de Rembrandt (1606 – 1669). Ce lot est d’une telle dimension que le musée du Louvre dut habiliter un département spécial pour prendre en charge cette magnifique entrée.

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Bien sûr, une collection d’une si grande envergure ne peut se comprendre que si elle provient d’un clan ayant autant de moyens que les Rothschilds et d’une personne (appelée “astucieuse” dans la web familiale) comme le baron Edmond Benjamin James de Rothschild, né sous le signe du lion en 1845, qui durant ses 89 ans de vie a appuyé avec ferveur la cause sioniste (en achetant des terres en Palestine) en même temps qu’il a fait l’acquisition, avec un œil de critique enviable, de toutes les œuvres d’art qui passaient dans ses mains. La légende familière raconte qu’il a commencé sa collection à l’âge de 14 ans. La formation et les possibilités économiques firent le reste. Il faut remercier sa famille de s’être défaite d’un aussi bel héritage (on suppose pour payer les impôts d’héritage), en le donnant Louvre et, par conséquence, à tous ceux qui visitent cet espace sacré.

D’un mythe financier, passons à un mythe artistique : celui du Florentin Maso Tommaso Finiguerra (1426–1464), à qui l’on doit l’invention de la gravure sur métal. Avant la création de cette imprimante argentée, pour faire des reproductions sur papier, il fallait recourir à la rudimentaire technique de la xylographie (en utilisant des taquets de bois) ou, si l’on voulait un travail plus fin, à de coûteuses enluminures faites à la main. L’innovation a rendu possible dans le cadre du développement de l’impression la possibilité de générer, dans des quantités raisonnables, de beaux livres illustrés. Avec Finiguerra, on fait donc le premier pas dans les techniques de gravure modernes que les artistes d’avant-garde de l’envergure de Matisse, Picasso Warhol ont si bien su tirer parti.

L’exposition termine avec un autre nom de rêve dans l’histoire de l’art : avec Sandro Boticelli (1445-1510), qui ferme le mouvement Quattrocento, celui de l’âge d’or des artistes italiens. Bien qu’il soit connu pour ses grandes toiles à l’huile, comme le printemps (1482) ouvre la naissance de Vénus (1484), il rendit une notable contribution à l’illustration des livres avec des dessins d’une grande maîtrise, par exemple, pour la divine comédie de Dante Alighieri (1265-1321), que Botticelli a immortalisé dans son fameux portrait de profil et à la couronne de lauriers.

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Candela Vizcaíno


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