Quand Réunion Première refait l'ORTF

Publié le 19 septembre 2011 par Laurelen
On passera sur l'historique, les incompétents recrutés sur recommandations politiques, la manne de "l'indexation de vie chère" à 73% par rapport au service public de télévision en métropole, on passera aussi sur les "RFO zéro" et autres invectives fustigeant la "voix de la France". Comme pour le JIR, oublions les années 70-80, et la "télé Debré".
On oubliera aussi, comme si on avait rien vu, les récentes interventions d'un député-maire, puis sénateur, de l'Est, pour placer un jeune journaliste à la télé. Ou encore un gros blanc pour pousser une jeune fille de bonne famille (mais néanmoins douée) dans la maison.
Aujourd'hui, RFO n'existe plus. C'est Réunion première. Les temps ont changé. On joue dans la cour des grands. C'est le mercato. On engage Jean-Marc Collienne, débauché en face, à Antenne Réunion. La belle gueule, le professionalisme... L'argent ? Bah oui, l'argent, ça aide aussi dans la vie. Le minable, dans l'histoire, ce n'est pas le débauché (qu'on connaît, au Pirate, et qu'on apprécie), c'est le débaucheur. Nul dans ses projets, incompétent dans ses concepts, dans les tréfonds dans ses audiences.
En face, Antenne Réunion, mélange du pire de TF1 et du meilleur des plus médiocres chaînes de télé européennes, le tout matiné d'une bonnne dose de télé-achat.
A qui on oppose des télé-novellas, des téléfilms américains, et, au niveau des infos, une mauvaise copie des faits-divers du JIR (c'est dire). Pour ce qui est de la radio-télé Réunion première, ce n'est guère mieux. Comme sa talentueuse grande soeur France Inter, Radio Réunion première n'aime pas les chroniqueurs impertinents. L'un d'eux a été viré sans ménagement. Sur un simple coup de fil d'un politique local. Ca nous rappelle des choses... Pour le reste, le menu est indigeste, et ressemble beaucoup à la recette inventée par un certain Camille Sudre, dont la radio de smicards rassemble 40% d'audience.
L'embêtant, et on va se la jouer poujadistes, c'est que c'est avec notre argent que cette télé-radio coloniale se fait. En même temps, on s'en fout.

François GILLET