Dominique Strauss-Kahn s'est «
enfin » exprimé. N'espérez pas une réaction de Nicolas Sarkozy . Il ne réagit même pas à l'actualité financière.
Les ministres des finances européens ont étalé leurs divergences quelque part en Pologne. Ils se sont juste accordés
pour dire que leurs banques méritent une recapitalisation générale qu'en France on refusait jusqu'alors. Pendant ce temps, Nicolas Sarkozy amuse la galerie. Sans un commentaire depuis 4 jours sur
la catastrophe financière du moment, il préfère accueillir les quelques 20.000 visiteurs de l'Elysée pour les 28ème journées du patrimoine.
Cela fera quelques images pour le JT du soir. C'est toujours bon à prendre.
Amuser la galerie
Nathalie Kosciusko-Morizet était l'invitée, le 18 septembre, de DIMANCHE+, sur CANAL+. « Nous venons de vivre la crise la
plus grave depuis 1929 » répéta-t-elle. C'est l'un des éléments de langage les plus prisés en Sarkofrance. A observer Nicolas Sarkozy, on se demande toujours s'il a perçu l'ampleur du
problème.
A quelques semaines de son accouchement, Carla Bruni-Sarkozy montrait son ventre rebondi aux visiteurs qui se pressaient à
l'Elysée, samedi, lors des Journées européennes du Patrimoine.
Quelques 20.000 personnes étaient attendues ce weekend. Vêtu d'un odieux
pantalon gris foncé et blazer bleu, Nicolas Sarkozy signa des
autographes. Cette opération n'était que médiatique. Dimanche soir, Dominique Strauss-Kahn s'exprimait pour la prmeière fois depuis son arrestation le 14 mai dernier. Nicolas Sarkozy voulait
caler quelques images de son couple rayonnant dans tous les journaux télévisés.
En juillet dernier, l'épouse du Monarque avait pourtant réquisitionné le Fort de Brégançon et séché les cérémonies du 14
juillet. On nous avait expliqué que c'était pour des raisons médicales, la santé de Mme Sarkozy étant fragile. Quelques mois plus tard, la voilà debout des heures durant pour accueillir, devant
les photographes évidemment. Pour rien au monde, Nicolas Sarkozy ne voulait manquer l'occasion d'afficher les signes de sa prochaine paternité. Cela fait partie de la mise en scène
électorale.
Diviser la concurrence
Le Modem tenait son université d'été, à son tour et bon dernier. Quelques pontes centristes de l'UMP avaient fait le
déplacement, tel Pierre Méhaignerie. « Je rappelle que je suis UMP » a précisé ce dernier en arrivant sur la presqu'île de Giens dans le Var
vendredi dernier.
A l'Elysée, on confie, anonymement bien sûr, qu'une candidature de François Bayrou en 2012 serait finalement une bonne idée.
« L'Elysée se félicite des divisions au centre »,
expliquait l'une des journalistes du Figaro accréditée à l'Elysée. Elle gênerait Jean-Louis Borloo. Puisque le clan Sarkozy ne semble pas réussir à imposer une candidature unique, autant
éparpiller les adversaires.
A l'Elysée, on devrait s'inquiéter de la nouvelle offensive du Front
National. Les Le Pen père et fille accélèrent la normalisation de leur parti néo-conservateur. Ces derniers jours, Marine Le Pen avait mis en scène le ralliement de deux
Francs-maçons, dont Gilbert Collard, l'avocat des plateaux télévisés.Sur CANAL+, Nathalie Kosciusko-Morizet bafouillait de piteuses explications quand elle fut interrogée sur le discours
sécuritaire en vogue depuis l'année dernière.
Anne-Sophie Lapix: « Donc vous auriez pu signer le discours de Grenoble ?» Nathalie Kosciusko-Morizet: « euh...
mais ... j'suis pas présidente de la République...» Anne-Sophie Lapix insiste. Nathalie Kosciusko-Morizet est gênée: « il faudrait le dépiauter mot par mot ... Mais je soutiens
entièrement la politique de lutte contre la délinquance du président de la République.»
Oublier les banques
Finalement, il semblerait qu'il faille recapitaliser certaines banques européennes. Le 10 septembre dernier, la gaffeuse
Christine Lagarde avait dû démentir avoir voulu jeter un doute sur la solidité des banques françaises. Trois jours plus tard, François Baroin expliquait que neuf banques étrangères méritaient
une recapitalisation, mais qu'en France, tout allait pour le mieux. « Il n'y a pas d'urgence pour les banques puisque celles qui sont actuellement massacrées en Bourse ont toutes les moyens
pour apporter les réponses » .Nous devions circuler, il n'y avait rien à voir. Samedi 17 septembre, les ministres des finances de la zone
euro réunis en Pologne ont donné raison... à Mme Lagarde.
Ils ne se sont pas mis d'accord sur le second plan d'aide de 150 milliards d'euros accordé à la Grèce, mais ils ont avoué
qu'il fallait lourdement recapitaliser les banques européennes. La nouvelle ne fera pas que des heureux. On s'attend à de nouvelles secousses en Bourse cette semaine. «Il y a un consensus
pour dire qu'il serait bon que nos institutions financières renforcent leur capital pour être en conformité avec Bâle III et faire face à toute éventualité du moment» a commenté la ministre
espagnole.
En Pologne, François Baroin est apparu inquiet: « le point le plus
important à l'heure où nous parlons, c'est évidemment la problématique du calendrier » a-t-il expliqué vendredi lors d'un point presse. Et il rappela au passage que la participation des
banques françaises au second plan de sauvetage de la Grèce représente... « plus de 90 % de l'accord ». Il y a de quoi paniquer...
Oublier les affaires
Ziad Takieddine a
divorcé. Le jugement a été prononcé jeudi dernier. La veille, il était mis en examen. L'homme d'affaires a l'interdiction de rencontrer Nicolas Bazire, Thierry Gaubert et ... Claude
Guéant.
Son ex-épouse a raconté une toute histoire au juge Renaud van Ruymbeke: « Je pense que Renaud Donnedieu de Vabres a
ouvert les portes de Ziad, d’abord vers Nicolas Bazire, puis vers Thierry Gaubert. À mon avis, Renaud a présenté Nicolas Bazire à Ziad, puis Nicolas Bazire a présenté Thierry Gaubert à Ziad. Nous
sommes en 1993. J’ai vu à la maison Nicolas Bazire au moins deux ou trois fois. Thierry Gaubert est devenu très présent et s’est rapproché de Ziad ».
L'actuel ministre de l'intérieur a affirmé à Libération avoir fait la connaissance de Takieddine en
2005. Takieddine a affirmé avoir fait la connaissance de Guéant en 2003.
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