Hier, alors que je soulignais que les uns et les autres – en l’occurrence Le Pen et Debré – nous donneraient des leçons de féminisme le jour où leur propre parti serait capable de respecter la parité, on me déclara que
1. la parité devrait être naturellement respectée sans loi.
2. on ne devrait pas nommer sur la base du genre, sans compétence.
Wesh, gros.
Posons déjà un préambule. L’idée de parité ne s’est pas fait sans heurt ; les féministes ne se sont pas dressées – comme un seul homme – pour brandir leur double chromosome X en hurlant « ceci me vaut une place en politique ». Certaines en ont même fait des livres.
Je cite un résumé « L’auteur restitue ici brillamment la controverse qui voit s’affronter les tenantes de la parité comme égalité parfaite, parachèvement démocratique et véritable universalisme, aux féministes qui voient àl’inverse dans la parité une égalité dénaturée, participant à la renaturalisation du genre et du sexe« .
On aurait tous et toutes bien aimé, que la parité aille de soi, qu’on n’ait pas à exiger quoi que ce soit ; sauf qu’à moins d’une révolution féministe imminente, il ne fallait pas s’attendre à la parité avant plusieurs siècles. Donc il y a eu la loi en 2000 ; loi dont on peut discuter mais qu’on devrait, en principe, appliquer.
Comment se fait-il que, jamais, dans toute l’histoire de l’humanité – ok j’exagère un chouïa mais c’est pour la dramaturgie du truc – on n’ait évoqué la compétences des personnes politiques QUE lorsqu’il s’est agi de parler parité.
C’est à dire qu’avant, maintenant et après, les hommes sont naturellement compétents. Il ne viendrait à personne l’idée de conclure que, peut être s’ils sont à cette place là, c’est juste parce qu’ils sont hommes et pas à cause d’une quelconque compétence en quoi que ce soit. Et, bizarrement, d’un coup, parce qu’il est ancré dans l’inconscient collectif qu’une femme n’est pas faite pour faire de la politique – pensez, cela donne Thatcher – on évoque, pour contrer l’idée de parité, que les femmes engagées vont être incompétentes. Forcément. C’est d’ailleurs l’idée qui revient souvent. Royal est incompétente, elle « ferait mieux de retourner à ses casseroles« .
Moi je voudrais bien qu’on soit dans le plus beau des mondes, où une femme députée puisse mettre une jupe sans être harcelée, qu’on ne lui fasse pas des propositions obscènes, ni qu’on la note sur son physique, mais je crains que cette magnifique séduction à la française empêche quelque peu la parité de s’appliquer naturellement. je laisse aux forts en maths (les hommes) le soin de calculer dans combien de temps il faudrait pour que s’applique la parité.