Cycle Turgot et cadre géopolitique

Publié le 19 septembre 2011 par Egea

L'institut Turgot est un think tank de la place : libéral, spécialisé en économie, il lance un cycle d'ateliers sur les questions de stratégie et de défense qui se déroulera tout l'automne.

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Le premier atelier se déroulera le jeudi 22 septembre, et j'aurai l'honneur d'y intervenir sur la question du cadre géopolitique. Afin de nourrir la réflexion et le débat, après cette prise de parole d'une trentaine de minutes, un contradicteur, en la personne ce soir-là de l'amiral Jean Dufourcq, rédacteur en chef de la Revue Défense Nationale, présentera une vue différente pendant une quinzaine de minutes. Le tout sera suivi d'un débat avec l'assistance, afin d'avancer et de produire.

Que dire de ce cadre géopolitique ?

1/ On peut tout d'abord en faire une analyse géographique, parcourant les zones les unes après les autres :

  • une Europe en situation de déflation stratégique ;
  • une Amérique en déclin stratégique, risquant l'implosion politique et se réorientant vers le Pacifique ;
  • un Moyen-Orient en pleine reconfiguration à la suite des révoltes arabes, de l'impasse persistante du conflit israélo-arabe, des incertitudes turque ou iranienne ;
  • une Afrique en croissance malgré d'immenses carences d'infrastructures publiques ou privées ;
  • une Russie écartelée entre une économie de rente et une implosion démographique inquiétante ;
  • une Chine fascinante mais plus fragile qu'il n'y paraît ;
  • une émergence qui est plus un concept d'analyse qu'une pratique politique influente dans la communauté internationale.

2/ On peut également proposer un diagnostic plus transverse autour de quelques thèmes :

  • un monde zéropolaire plus que multipolaire ;
  • la faible puissance des régulations collectives (ONU, G8, G20, OMC, OTAN, ...) ;
  • une dialectique renouvelée pour l'accès aux ressources rares, objet à la fois de l'économie et de l'écologie ;
  • une planète qui se rétrécit et se remplit ;

3/ Ce diagnostic entraîne des tendances stratégiques :

  • la disparition de menaces clairement identifiées, mais l'augmentation de risques, facteurs de surprises stratégiques ;
  • une possibilité d'unification, version heureuse de la mondialisation comme mise en partage de l'humanité, grâce à des ressources d'intelligence et aux effets d'une résilience mondiale ;
  • une possibilité de fragmentation, l'absence d'ordre du monde et l'augmentation des acteurs multipliant les occasions de conflit chaotiques et plus ou moins maîtrisables.

J'espère donc vous retrouver jeudi 22 (à/c 19h30). Inscription préalable obligatoire dans la limite des places disponibles

O. Kempf