Mardi 13 septembre, il est 9h, j’arrive un peu en retard parce que je me suis perdu, c’est grand Paris et surtout plein de petites rues… En tout cas j’arrive dans les locaux de l’ARD assez en avance car les invités ne sont pas encore assis à la table-ronde et la présentation n’a pas encore commencé.
Bureau 2.0 : à la découverte des « nouveaux » espaces de travail de demain
Invité à l’événement grâce à Baptiste Bourghton de LBMG Worklabs, jeune entreprise unique en France experte des tiers-lieux, c’était pour moi l’occasion de participer à un rendez-vous qui réunit enfin des professionnels du télétravail.
Qu’en dire ? Sur le fond, pas vraiment de débat mais plutôt des échanges, des constats mais aussi des objectifs pour aborder cet enjeu, que dis-je cette mission, à savoir comment s’adapter à la demande de mobilité des espaces de travail.
Autour de la table, on trouve 4 interlocuteurs qui ont chacun apporté ou vont le faire en tout cas, une pierre à l’édifice pour répondre aux besoins en forte croissance.
Petit tour de table des 4 interlocuteurs de cet événement (triés par ordre d’intervention), le tout bien animé par Frantz Gault :
- Jean-Baptiste Roger, conseiller TIC auprès du Président de la Région IDF
- Angélica Tigan, directrice des centres d’affaires du groupe ServCorp
- Laurian Berthin-Hugault, président de Centrex
- Thierry Coste, Directeur Consulting et Services chez Steelcase
Après avoir rappelé rapidement le contexte et expliquer le pourquoi de cet événement, et surtout sans oublier de présenter les acteurs de LBMG Worklabs qui sans eux, cet événement ne serait pas, la discussion s’est très vite recentrée autour des 4 intervenants.
De gauche à droite sur la photo (A, Tigan, L. Berthin-Hugault, F. Gault, T. Coste, JB. Roger)
Les espaces de co-working pour l’échange et l’ouverture grâce au collectif
Premier intervenant, Jean-Baptiste Roger, qui est aussi co-fondateur de La Cantine, autour des espaces de co-working et de leur intérêt. Car ces tiers-lieux, plus que des simples espaces de travail sont des espaces où l’ouverture d’esprit est fortement recommandée. Ils constituent un lieu et un ensemble de pratiques où le discours est horizontal et favorise ainsi les échanges et la création d’idées. Le salarié se retrouve à la fois seul mais avec tout le monde.
Il faut aussi insister sur le fait que 2012 est « l’année charnière » où la demande et l’offre risquent d’augmenter de façon très importante.
L’exemple de la Cantine a d’ailleurs été cité à plusieurs reprises car il est à l’heure d’aujourd’hui le laboratoire qui a permis de promouvoir l’intérêt des espaces de co-working. La Cantine n’est bien évidemment pas le seul espace de co-working, il en existe de plus en plus, ne serait-ce que le nôtre, Next&CoWorking ouvert depuis janvier, mais aussi La Mutinerie par exemple. Pour trouver ou référencer l’espace de co-working à proximité de votre ville, rendez-vous sur le site neo-nomade.
Les centres d’affaires pour recevoir ses clients dans des lieux prestigieux
Deuxième invité, Angélica Tigan pour aborder les centres d’affaires. Précision, ici il était question de très haut de gamme, et je n’ai pas de prix à vous indiquer pour le moment. Autre précision, l’offre du groupe ServCorp est très large car elle s’étend de la petite structure jusqu’aux grands groupes, elle peut donc répondre à des besoins précis.
Mais là où la démarche de ServCorp devient intéressante, c’est de comprendre que le travailleur nomade est le plus souvent à la recherche d’un espace de travail à distance pour des courts laps de temps, en général de quelques heures à la demi-journée voire la journée mais rarement plus. ServCorp souhaite donc propose très prochainement des formules de réservation pour le moment à la journée avec accès à une offre de ligne téléphonique et à leur espace détente. Dommage que l’offre de réservation à la demi-journée ne soit pas encore prévue mais ça reste un bon début. Encore un petit effort et on aura enfin des offres adéquates qui pourront démocratiser l’accès aux centres d’affaires.
Les télécentres, le compromis entre les espaces co-working et les centres d’affaire
Aujourd’hui, les offres de bureaux à distance ne sont pas vraiment accessibles dans la mesure où elles sont géographiquement très limitées. Paris est le point central à partir d’où sont proposés ces types de structure ce qui malheureusement ne convient pas à tous. Tout le monde ne travaille pas sur Paris, il est donc difficile de répondre à toutes les demandes en ne se concentrant que sur cette zone géographique.
C’est pourquoi les télécentres sont censés être une solution puisqu’ils devraient se développer en périphérie urbaine. Le principe reste le même que cité plus haut, on a toujours des acteurs qui ne viennent que pour quelques heures. Il faut donc proposer des open spaces capables d’accueillir des groupes de projet de quelques personnes à un gros groupe dans des infrastructures dédiées.
Laurian Bertin-Hugault note deux niveaux de pratique, celle du client occasionnel, qui vient pour sa pause et qui recherche un coin détente pour boire son café tout en profitant du wifi. Ou bien celle du client régulier qui a besoin d’un espace « réservé » pour travailler comme à son habitude. Aujourd’hui il existe pour le moment 40 télécentres en France.
Au lieu de parler bureau 2.0 parlons travail 2.0
Dernier interlocuteur, Thierry Coste, pour revenir sur la problématique de départ : pourquoi des espaces de travail à distance ? Pour répondre à un besoin d’instantanéité en terme de travail. Plus loin que cet enjeu d’espace mobile pour travailler, cette évolution manifeste un réel besoin de repenser les manières de travailler qui influenceront l’offre. Offre, qui dans 5 ans selon Thierry Coste, et je suis d’accord avec lui, sera très variée, presque du sur-mesure car les besoins seront croissants et multiples.
C’est à cette fin que l’application neo-nomade, première application du genre, à sortir en France, va permettre aujourd’hui et pour longtemps, de géo-localiser les espaces de travail à distance pour trouver, peu importe sa position, un espace adapté à ses besoins à un instant t. Télécharger-la et n’hésitez pas à faire un retour à ses créateurs qu’il puisse la perfectionner au besoin.
Les freins à l’heure d’aujourd’hui
Avant de conclure ce billet, je voulais aussi revenir sans langue de bois sur les freins plus économiques que techniques finalement. La fin de l’événement s’est soldée sur des échanges autour du modèle économique ou retour sur investissement, appelez-le comme vous voulez, car c’est là, le problème aujourd’hui. L’exemple de la Cantine est une preuve de l’intérêt autour de ces structures dédiées aux travailleurs nomades mais elle reste marginale puisque financée en partie par la région Ile-de-France.
Laurian Bertin-Hugault a insisté sur le fait que les télécentres sont d’une réelle utilité en périphérie urbaine. Là où ça bloque dans leur développement, c’est au niveau des financement car les investisseurs sont craintifs parce que le retour sur investissement est trop long. D’un autre côté, la région Ile-de-France souligne-t-il, montre le bout de son nez mais comme le marché est encore trop jeune, elle préfère enquêter pour vraiment constater l’état de la demande ce qui repousse encore les opportunités. Le middle-management est aussi un souci majeur, interne à l’entreprise, mais je n’insisterais pas dessus car l’objet de cet événement était vraiment de parler des types d’infrastructures apportant des solutions aux travailleurs nomades. Le télétravailleur, déjà convaincu lui, ne peut pour le moment qu’attendre !
Le résumé en vidéo de l’événement par l’équipe de LBMG Worklabs.
Cliquer ici pour voir la vidéo.
Plus d’informations sur le blog neo-nomade.com de LBMG Worklabs.