Quelques jours avant la présentation des grandes lignes du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) 2012, le rapporteur de la commission des Affaires sociales, Yves Bur, confirme la position de la Cour des Comptes, pour rappeler que le médicament reste une des principales pistes d'économie pour la Sécurité sociale. Baisse des prix de certains médicaments, encouragements à la substitution mais également nouveaux déremboursements, pourraient être au menu de cette prochaine Loi de finance.
Le service médical rendu sera donc définitivement le juge de paix. S'il avait justifié en avril dernier, l'institution de la «vignette orange» correspondant à un déremboursement de 35 à 15%, il justifierait en 2012, un déremboursement total des médicaments au SMRi.Près de 600 médicaments seraient concernés par ce plan d'économie, rapporte Le Parisien, suivant de près les près de 200 médicaments dont le remboursement vient tout juste d'être réduit.
Limiter la consommation : Cette hypothèse reprend la position de la Cour des comptes sur des dépenses de médicaments structurellement élevées, des modalités d'admission au remboursement par l'assurance maladie et de fixation des prix parfois insuffisamment rigoureuses. Sur les près de 40 Md€dépensés par les Français en médicaments, plus de 27 Mdeurosont remboursables. La France reste le pays le plus dépensier, environ 130 europar an et par habitant pour les 9 principales classes thérapeutiques consommées, contre 79 euros en Allemagne, 86 euros en Espagne, 98 euros en Italie, 97 euros au Royaume Uni. Des économies seraient possibles, jusqu'à 1,5 milliard d'euros en prescrivant mieux les 3 classes thérapeutiques les plus chères et en substituant mieux.
Baisser les prix : Aux déremboursements envisagés, s'ajouteront les baisses de prix, de 10 à 25%, pour certaines déjà notifiées aux laboratoires, qui pourraient, elles, atteindre près de 700 millions en 2012, faisant là le jeu des complémentaires (qui ont vu leur taxe sur les contrats solidaires doubler).
Les laboratoires sont donc mis à dure épreuve. Baisse de confiance des usagers, expiration de nombreux brevets, chasse aux contre-génériques, lutte contre la sur-consommation, remise en cause de la visite médicale, nouvelle taxe de financement de la FMC, les entreprises du Médicaments qui ont déjà réagi à de nombreuses reprises sur la réforme en cours, mais voient là une baisse inévitable de leur chiffre d'affaires. Le 22 septembre, le gouvernement devrait dévoiler ses principales pistes d'économie, dans le respect d'un ONDAM déjà encadré à +2,8%