Freedom de Jonathan Franzen

Par Sylvie

RENTREE LITTERAIRE 2011


Editions de l'Olivier

Le livre incontournable de la rentrée... Véritable phénomène de société, vendu à 3 millions d'exemplaires Outre-Atlantique. Depuis 10 ans, on attendait le prochain opus de l'auteur des Corrections

Pour moi (et beaucoup de lecteurs), une grosse déception.

C'est pas mal, facile à lire, mais de là à parler de Tolstoï et de faire la une de Time Magazine après Joyce et Nabokov, il y a quand même un gros problème....

Autant Les Corrections brillait par son style tragi comique et ce portrait foufou de la famille, autant le style de Freedom est proche de la platitude...

On arguera le fait que Franzen joue des artifices littéraires (flash-back, polyphonie...), mais il n'est pas le seul et le premier à le faire !

Qu'apporte ce roman par rapport à son précédent ou aux romans de Rick Moody, McInerney...pas grand chose !

Le thème de la famille et du couple est redondant dans la littérature américaine, la crise des valeurs aussi. Je ne vois pas ce qu'y ajoute Franzen.

Une femme, Patty, ex basketteuse prometteuse, quitte sa famille pour épouser le modèle du type bien, Walter Berglund. Ils achètent une belle propriété, ont des enfants qui les déçoivent. Patty fait une dépression, la consigne dans son journal intime et Walter va s'engager dans la lutte écologique, mais qui flirte te avec les grands trusts des entreprises ....

Il y a du Desperate Housewife dans ce roman certes et aussi un portrait très peu reluisant de l'engagement politique.

La morale, s'il y en a une, pourrait être : on est malheureux en couple et en famille, alors on s'engage dans la lutte écologique pour obtenir une respectabilité publique...On s'engage contre la surpopulation...et si cela venait uniquement de notre frustration familiale, des déceptions d'avoir eu des enfants pas si parfaits....La pureté de l'engagement en prend un coup ....

Mais bon, on reste un peu au ras des pâquerettes ; on est ni dans Tolstoï ni dans Dostoïevski.

Du point de vue du style, on évoque l'influence des séries télé (c'est un peu tiré par les cheveux mais si l'on admet que les grands chapitres centrés sur des personnages sont des saisons alors....) et des personnages de Guerre et Paix.

C'est quand même très surévalué; Bien sûr ça se lit bien et pour cause, il y a surtout des dialogues...

On admettra une dernier chapitre très caustique, bien réussi.

Mais de là à voir un chef d'oeuvre....