Mathilde, 40 ans, veuve, mère de trois enfants, cadre d’une grande entreprise. Un matin du 20 mai, sa vie va changer.
« Mathilde ne sait pas si elle est encore dans la journée qui commence. Un homme le 20 mai. Un homme au tournant de sa vie qui la délivrerait. Le 20 mai est resté comme une vague promesse, suspendue dans le vide. C’est aujourd’hui. Elle regardera des dessins de ses enfants accrochés aux murs, pour ne pas penser, ne pas anticiper la journée, ne pas se voir prendre le train, ne pas se voir dire bonjour avec l’envie de hurler, ne pas se voir entrer dans l’ascenseur, ne pas se voir avancer à pas feutrés sur la moquette grise, ne pas se voir assise derrière ce bureau. C’est le pire, chaque matin renouvelé : l’instant d’effroi. Être allongé dans son lit et se rappeler ce qui l’attend. Ce 20 mai commence dans cette lutte absurde et misérable.»
Thibault médecin d’urgence médicale à domicile depuis dix ans.
«Il est comme un con à quatre heures du matin enfermé dans une salle de bain d’hôtel parce qu’il n’arrive pas à dormir. Il n’arrive pas à dormir parce qu’il l’aime et qu’elle s’en fout. Il est trop sensible, trop épidermique, trop impliqué, trop affectif. Pas assez lointain, pas assez chic, pas assez mystérieux. Il n’est pas assez. Parfois, il rêve d’une femme à qui il demanderait : est-ce que tu peux m’aimer ? Avec toute sa vie fatiguée derrière lui. Une femme qui connaîtrait le vertige, la peur et la joie.»
L’auteure exploite magistralement le thème de cette solitude des êtres en milieu urbain. Un roman très dense, très lucide, très sombre. Une analyse psychologique honnête et sans fard explorant l’extrême lassitude, la détresse de ces deux êtres attachants. Une vue imprenable sur l’ampleur d’un désastre.