A quand la fin de la politique du « pito » (nombril) en Polynésie?

Alliance ou decadence?

Le 42ème Forum du Pacifique est à peine terminé que la classe politique polynésienne recommence à tourner en rond.

C’est à celui qui coulera l’autre en premier. Et quand aucun motif de querelle n’existe, certains s’empressent d’en créer quitte à confirmer ce que de nombreux polynésiens avaient compris : la classe politique polynésienne est incapable de se renouveler.

Or les défis qui s’annoncent sont majeurs et le forum du Pacifique l’a confirmé. Les changements climatiques sont une menace réelle et sérieuse, à tel point que Mr Ban Ki-Moon, Secrétaire général de l'ONU, s'est rendu personnellement sur place pour prendre conscience de la montée des eaux (comme à Kiribati). L'éducation, l'énergie et les infrastructures sont une priorité absolue, et les questions de développement durable, du tourisme, de l'agriculture et des pêcheries, sans oublier la crise sanitaire sur les maladies non transmissibles, vont devenir essentielles pour notre avenir.

Pendant ce temps, Mr Temaru ne s'est occupé que d'une chose : l'inscription du territoire dans la liste des pays à décoloniser, gérée par l'ONU ! Inscription demandée sans l'aval du peuple Polynésien ... 

Le Forum, dans sa grande sagesse, a sobrement rappelé les parties prenantes, la Polynésie et la France, à un dialogue serein et constructif.

 J’étais et je reste contente que Gaston Tong Sans ait représenté la Polynésie au nom de ma famille politique. Nous aurions dû capitaliser sur ce premier essai marqué grâce à la présence cruciale d’Alain Juppé.

 Le message des responsables politiques aurait pu être pour M temaru de se remettre en question et d’entendre enfin raison comme l’engagent l’Australie et la Nouvelle-Zélande. La mondialisation est une opportunité, encore faut-il la saisir ensemble !

 Mais la fierté mal placée est encore de mise. Quand le reste du monde se demande comment amortir la crise financière, est-ce que nos responsables politiques sont à la hauteur des défis qui s’annoncent ?

 Les conclusions du Forum sont fortes : elles supposent une action énergique et déterminée qui ne souffrira d'aucun manquement de la part de nos élus.

Quand je vois les manœuvres en cours, je me dis que ce renouvellement viendra d'une nouvelle génération associée à la France, associée surtout au souci de modernité et d'ouverture au monde. A force de se regarder le nombril, nos représentants actuels ne représentent qu'eux-mêmes et offrent une vision repliée, limitée, aigrie, fatiguée et fatigante. Si certains leaders autonomistes avaient évité de se diviser ces dernières années, s’ils avaient su laisser naître une nouvelle génération, nous aurions évité des provocations de Mr Temaru qui détériorent la belle image de notre Polynésie.

J’entends et je reçois de nombreux messages qui appellent à un mouvement d’union républicaine. Une nouvelle vague est en train de se former qui prend naissance dans le désarroi des polynésiens et de ceux qui les aiment. Cette nouvelle vague vient des femmes et des hommes qui travaillent dans l’ombre et veulent en finir avec cette médiocrité qui frappe la Polynésie et gâche toutes nos chances.

Pour ma part, bien avant que je sois élue et davantage depuis que je le suis, je consacre du temps à la Polynésie, du temps qui ne fait pas partie de mon mandat de Conseillère régionale, du temps que je prends à mon entreprise et à ma famille, du temps qui obéit à un impératif sérieux et essentiel : l’appel du pays natal.

Que l’on m’affuble de fausses croyances, que l’on ose parler en mon nom, que l’on m’attaque, je dirai ce que je pense avec le sang froid requis par la mission que je me suis assignée : Tout faire pour que la Polynésie regagne la belle confiance qui la caractérise et qui fait encore rêver des milliers de personnes de part le monde.

Quand je prendrai la décision de me porter candidate, je le ferai avec tout le respect que je dois à la grande famille polynésienne, celle qui vit sur le territoire et hors de ses frontières, celle qui aime la Polynésie et la veut de nouveau rayonnante, celle qui en assez des raccourcis et des attaques lapidaires, celle qui veut une perspective pour son territoire et ses enfants. Je trouverai avec mes soutiens le meilleur équilibre entre la présence nécessaire sur le territoire et le travail de longue haleine en métropole que nécessitent tout mandat électif national. L’heure n’est pas aux candidatures mais bien à la construction d’une nouvelle alliance républicaine qui dépasse les clivages autonomistes et indépendantistes qui gangrènent la société polynésienne tout en l’empêchant de se développer. De Bretagne ou de Rikitea, chacun sait que l’heure est au retroussage de manches et au renouvellement, à la lucidité et à l’union. Egalité républicaine sur tout le territoire, liberté d’entreprendre, de travailler, de se former, fraternité au-delà des différences. Quand se concentrera-t-on sur les impératifs de la Polynésie?

http://www.lesnouvelles.pf/article/ca-fait-la-une/autonomistes-l%E2%80%99impossible-alliance