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Canulars, vrais faux gourous, et adhésions naïves nombreuses

Publié le 19 septembre 2011 par Paulpujol


   Dans le domaine du " religieux " ou de ce qu'on appelle " la spiritualité ", l'être humain est totalement puéril et immature; il demande simplement à être pris en charge par un système,par des gourous, afin d'oublier sa vie pleine de misère et de souffrance.
 Mais bien évidemment une telle démarche ne résout rien, et l'enfermement dans ces organisations en fait renforce la souffrance, et ne fait que souligner la peur de l'homme.
  Vous trouverez ci-dessous deux extraits d'un article paru dans un excellent dossier réalisé par la Canard enchaîné en juillet 1990, " Le grand bazar du bizarre".


  Sa Sainteté Keiko et le Rêve Sacré.


   Un beau jour de l'été 1986, des journalistes du quotidien suisse " 24 h ", un peu désoeuvrés en cette période où l'actualité somnole, eu­rent l'idée d'inventer un gourou de toutes pièces. Une jeune mère de famille Japo­naise fit l'affaire. Vêtue d'un kimono constellé d'étoiles, elle fit son apparition dans un parc de Lausanne, entourée de quelques disciples-rabatteurs-journa­listes.

   Et voilà Sa Sainteté Keiko se mettant à tenir aux badauds un long discours sur sa Philosophie du Rêve Sacré, discours que traduit pieusement un de ses disciples. Une couverture est étendue à même le sol. Le gourou Keiko invite les auditeurs à s'y allonger, deux par deux, en se te­nant sagement la main : ils vont faire ainsi, leur promet-elle, l'Expérience du Rêve Sacré. Et ce Rêve, ils vont se le transmettre mutuellement par la pensée !

   Une fois le premier curieux alpagué et dûment étendu, les volontaires se bouscu­lent. Des passants qui ne se connaissaient ni d'Eve ni d'Adam s'allongent côte à côte, ravis, tandis que Sa Sainteté ef­fectue au-dessus d'eux quelques passes magiques,

   Résultat ? Un homme se relève, ému : «  J'ai fait un rêve très curieux... »  Un autre déclare  «  avoir ressenti un effet bi­zarre et apaisant jamais vécu jusqu'ici » . La plupart des patients, interviewés par les journalistes de « 24 h », affirment «  avoir ressenti quelque chose ». L'un d'eux, enthousiaste, tente même de les convaincre : « Vous avez l'air sceptiques ! Allez-y, essayez ! Moi je l'ai fait il y a une demi-heure et je le sens encore. Je suis bien, relax, c'est extra ! »

   Épuisée après quelques heures de Rêve Sacré, Sa Sainteté Keiko fait signe à l'un de ses disciples.
« Mesdames et messieurs, lance-t-il, notre gourou est très fatiguée, car elle dépense beaucoup d'énergie. Elle va devoir se retirer. »

   Tollé général : " Encore moi ! ", insis­tent les badauds.

   Il fallut leur accorder une prolonga­tion...


    Une nouvelle religion: L'Apiakeltisme. 

   Dans le genre, on doit l'impos­ture la plus aboutie à des étudiants Da­nois qui menaient une recherche sur les religions. Cela se passe au début des an­nées 80, à Risskov. Les étudiants inven­tent une nouvelle religion, l'« apiakel­tisme ». Ils concoctent des slogans bien creux :

   « L'apiakeltisme contre l'égoïsme ! », « L'apiakeltisme crée le bon­heur ! »  Trouvaille de génie, ils y ajoutent une pseudo-découverte scientifique : le « taupsi », région du cerveau qui serait le siège de l'amour.

   Et en avant !

   Ils se mettent à arpenter les rues de Risskov en beuglant leurs slogans et en distribuant des tracts. Le soir même, à la conférence d'initiation, il y a foule. Sans se faire prier, les curieux acceptent de s'asseoir en demi-cercle devant des bou­gies, de l'encens et des rubans en papier alu.  
   Ils chantent, se plient aux exercices de méditation et écoutent religieusement l'enseignement du vénérable Lillith H. Atkinson, le fictif fondateur de l'apia­keltisme. On les initie aux symboles, à la liturgie, aux hymnes, à la hiérarchie (pro­phète, prêtre, pratiquant, élève) de cette nouvelle religion bidon. Ils se montrent très intéressés. Mieux : en ouailles appli­quées, beaucoup d'entre eux se portent volontaires pour tester le potentiel de leur « taupsi » sur un ordinateur maison (éhontément copié sur le fameux électro­mètre utilisé par les scientologues).

   A l'issue de la cérémonie, les étudiants dévoilèrent la supercherie. Un moment difficile: furieux (d'avoir été trahis), hon­teux (de s'être laissé avoir), les partici­pants se montrèrent aussi déçus...  
   C'était tellement chouette!
  Référence: Les dossiers de Canard N° 36 juillet 1990; " Le grand bazar du bizarre".
  Gourous de secours page 85.

 
   L'homme est un animal crédule, n'est-ce pas? Je vous invite à réfléchir sur ces deux exemples, mais je pense que nous pourrions en trouver des milliers à travers la planète.
  Notre recherche de Vérité est-elle réelle? Ou bien cherchons-nous juste le merveilleux, l'extraordinaire... 
   A chacun de s'interroger sur ses propres motivations.
 


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