Dramatique hausse du taux de pauvreté aux États-Unis pour l’année 2010 : un petit pas pour Barack Obama, un pas de géant pour la soi-disant « guerre contre la pauvreté ».
Par Daniel J. Mitchell (*) depuis Washington D.C., États-Unis
Article publié en collaboration avec le Cato Institute
Il y a désormais, un nombre record de personnes pauvres aux États-Unis et le taux de pauvreté vient de dépasser les 15% pour atteindre 15,1%.
Mais je ne souhaite pas blâmer le Président Obama pour la publication de ces sombres et sinistres chiffres. Certes Barack Obama a alourdi le fardeau gouvernemental, ce qui a, sans aucun doute, entravé les performances économiques et aggravé la situation, mais la Maison Blanche peut se justifier, et ce de manière légitime, que la situation dont elle avait héritée, était très mauvaise.
Ce qui est frappant, si l’on s’intéresse de plus près aux statistiques, c’est que le taux de pauvreté aux États-Unis était en constante diminution. Mais une fois que le président Lyndon Johnson (1963-1969) a commencé sa « guerre contre la pauvreté » (en janvier 1964), cette diminution a été stoppée nette.
Comme je l’ai expliqué auparavant, cette soi-disant « guerre contre la pauvreté » a sapé le progrès et l’avancée économique en piégeant les gens, et en les faisant vivre dans la dépendance. Et c’est certainement là que réside l’explication : quand nous observons les statistiques, on observe que le taux de pauvreté ne baisse plus et reste bloqué entre 12 et 15%.
C’est évidemment une mauvaise nouvelle pour les personnes pauvres, mais c’est aussi une mauvaise nouvelle pour le contribuable. Le gouvernement fédéral, dont le rôle devrait être inexistant dans le domaine de la redistribution des revenus, a gaspillé des milliards et des milliards de dollars dans des dizaines de « programmes-tests » qui ont clairement échoué.
À propos, et seulement si vous pensez que je suis trop indulgent sur les politiques menées par Obama, je vous invite à lire cet article sur la manière dont l’Administration est en train de redéfinir la pauvreté, dans le but de justifier d’amples plans de redistribution des revenus.
Certes, je suis entièrement d’accord avec le fait que les politiques du Président Obama ont définitivement fait – et continuent à faire – empirer les choses. Mais le problème fondamental réside dans la politique malavisée du gouvernement fédéral de la « guerre contre la pauvreté », qui dure depuis plus de quarante ans.
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(*) Daniel J. Mitchell est Senior Fellow au Cato Institute de Washington, expert dans le domaine des réformes fiscales. C’est un fervent défenseur de la flat tax et d’une concurrence fiscale internationale.
Article originellement titré « Dramatic Increase in Poverty Rate: One Small Step for Obama, One Giant Step for the So-Called War on Poverty » et publié sur le site du Cato Institute le 13.09.2011, reproduit avec leur aimable autorisation.
Traduction: Florian H. pour Contrepoints.