Lorsqu'on voit cette vidéo de Simone Veil défendant son projet de loi, on pense à quel point cela n'était pas évident. Tous les mots ont sûrement été choisis avec soin, mesurés, pesés afin de ne pas offusquer cette assemblée si masculine et dans le but de faire passer un message qui n'allait pas de soi : celui d'avoir le choix de devenir ou de ne pas devenir mère.
On pourrait se dire mais qu'est-ce qu'elle radote, c'était en 1975! Oui, il est vrai c'était en 1975 mais à l'heure où la campagne présidentielle débute, j'aimerais entendre parler de cela dans le débat... J'aimerais que l'on revienne sur le fait que cet été, à Paris, faute de places, 71 femmes sont parties se faire avorter aux Pays-Bas. Situation totalement assumée puisque la sécu a pris en charge ces avortements à l'étranger... J'aimerais que l'on parle de la dotation des plannings qui avec toujours moins, doivent faire toujours plus. J'aimerais enfin que l'on parle de l'obligation de la rentabilité des hôpitaux alors que des actes ne sont et ne doivent pas devenir rentables. Comme l'explique le Docteur Sophie Gaudu, responsable d’une unité d’IVG et de planification familiale dans un hôpital public depuis 10 ans, l'IVG n'est pas rentable et n'est pas une prouesse technique mais : "c’est très gratifiant de participer à l’indépendance des femmes. D’être le professionnel qui leur permet de réaliser leur choix."
Rien n'est acquis, loin de là... C'est comme cela que l'on voit poindre chez nos voisins suisses une proposition pour changer la Constitution Fédérale afin que l'avortement ne soit plus pris en charge par l'assurance maladie!
Chacun doit rester éveillé afin d'éviter un recul sur quelque chose qui doit être considéré comme une évidence. Avoir le choix est un des fondements de la démocratie, il n'est donc pas question de transiger sur un sujet auquel une femme sur deux sera confrontée au cours de sa vie.
Mesdames et Messieurs les politiques, vous semblez l'ignorer mais je vous assure qu'il n'y a pas que la sécurité qui intéresse les français!