Des résultats remarquables enregistrés au cours des 10 dernières années ont permis de réduire de moitié le nombre de cas de paludisme à travers le monde et les décès, et, à condition de poursuivre les efforts, la maladie pourrait être prévenue et traitée. Ce sont les conclusions de ce rapport encourageant (et magnifique) du partenariat « Roll Back Malaria » sur les progrès dans la lutte contre le paludisme, qui ont incité le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, à appeler la communauté internationale à se mobiliser. Eradiquer le paludisme d'ici à 2015 est possible.
« Le paludisme recule dans le monde entier. Depuis le début du siècle, les décès dus au paludisme ainsi que le nombre de cas ont été réduits de moitié dans plus de dix pays en Afrique et dans la plupart des pays endémiques », a déclaré Ban Ki-moon. « Des millions de femmes enceintes et de jeunes enfants ont été sauvés».
Un retour sur investissement jamais vu : Environ 5 milliards de dollars ont été mobilisés pendant cette période, ce qui a permis d'augmenter la couverture pour toutes les interventions prévenant et traitant le paludisme, en particulier les distributions de moustiquaires imprégnées d'insecticide qui ont pu couvrir près de 80% de la population à risque en Afrique subsaharienne. Le financement international de la lutte est passé de 100 millions de dollars US en 2003 1,5 milliards en 2010. Les pays donateurs existants, dont le Royaume Uni, les Etats-Unis et la France, ont augmenté leurs apports. Ainsi, ces dix dernières années, 3 pays supplémentaires ont éliminé le paludisme de leur territoire et 26 autres pays avancent dans le processus d'élimination. D'ici à 2015, la maladie devrait avoir été éliminée dans tous les pays de la Région européenne de l'OMS.
Reste un accès trop limité aux traitements et aux dispositifs de prévention comme les moustiquaires imprégnées d'insecticide, les pulvérisations intra-domiciliaires d'insecticide, les tests de diagnostic, les médicaments antipaludiques efficaces et les produits permettant de traiter et de prévenir le paludisme chez les femmes enceintes. Même les pays ayant déjà obtenu de bons résultats se retrouvent face à d'importants défis avec l'apparition de moustiques résistants aux insecticides. Les avancées pourraient également être remises en cause par l'émergence, notamment en Asie, de parasites paludéens résistant à l'artémisinine.
La nécessité d'innover : La nouvelle décennie devrait voir des partenariats fortifiés, des innovations d'avant-garde et du leadership décisif. RBM veut ouvrir ses actions aux nouvelles technologies, nouveaux kits de diagnostic, moustiquaires imprégnées d'insecticide longue durée et médicaments anti-paludique plus efficaces… qui n'existaient pas il y a dix ans. Des centaines de nouveaux produits, dont 2 vaccins, sont actuellement en phase de recherche et de développement.
« Nous sommes à des années-lumière de la situation d'il y a dix ans », estime la Directrice exécutive du Partenariat RBM. « Et si nous y sommes parvenus, c'est non seulement grâce à de nouveaux outils et à une amélioration notable sur le plan des politiques, du financement et des stratégies, mais aussi parce que nous avons trouvé de nouvelles façons de travailler ensemble. L'un des facteurs clés de notre réussite a été l'efficacité de ce partenariat, qui réunit les pays donateurs, le secteur privé, la société civile et les organisations des Nations Unies, ainsi que l'important leadership dont ont fait preuve les pays africains».
Sources : ONU « CONFÉRENCE DE PRESSE DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL ET AUTRES OFFICIELS À L'OCCASION DU LANCEMENT DU RAPPORT DU PARTENARIAT POUR FAIRE RECULER LE PALUDISME » et Roll Back Malaria Dix ans de partenariat et résultats
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