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[Critique] CRAZY, STUPID, LOVE de John Requa & Glenn Ficarra
Publié le 18 septembre 2011 par Celine_dianeCrazy, stupid, love n’est ni une comédie romantique de studios, ni un film indé en puissance. En fait, c’est un peu le mélange réussi des deux genres. Pas étonnant donc que l’on doit cette innovation au duo John Requa & Glenn Ficarra, réalisateurs de l’audacieux I love you Philip Morris. Même s’ils ne signent pas le scénario de leur second long métrage, on y retrouve le petit grain de folie de leur précédent film. Une patte d’auteurs, qui fait toute la différence. D’un pitch commun (Cal Weaver se fait larguer par sa femme et démarre laborieusement une nouvelle vie de célibataire), le film offre à voir des études de caractères bien senties. Le plus étonnant est ce soin porté à l’écriture : l’intrigue prend son temps, les protagonistes sont incroyablement bien croqués, et donc attachants. De Steve Carell en mari cocu à Julianne Moore, épouse en pleine middle life crisis, de Ryan Gosling en beau gosse malheureux à Marisa Tomei en prof d’anglais délurée : le casting est au top.
Crazy, stupid, love ne laisse aucun de ses personnages en touche, et pousse le miracle jusqu’à rendre ses seconds rôles (ceux de la géniale Emma Stone et du petit Jonah Bobo) carrément indispensables. Pour le coup, les codes de la romcom US, s’ils sont respectés à la lettre, n’en sont pas moins réinventés, sublimés le temps d’un film. Cette sensibilité jamais nunuche enrobe la guimauve d’épines réjouissantes à l’image d’une révélation finale rigolote qui justifie le procédé du film choral, employé jusqu’alors. Au final, entre romantisme adulte et naïveté nuancée, l’œuvre trouve une teinte singulière : ni trop drôle, ni trop plombée, ni trop gnangnan, ni trop cynique, et impose un divertissement parfaitement dosé, alternative idéale aux habituelles et consensuelles productions du genre.