La solitude de la poétesse.
Ici, le dessinateur Tom Gauld s’amuse avec le mythe qui entoure la poétesse Emily Dickinson. Recluse dans sa maison du Massachusetts, elle est censée avoir entièrement dévouée sa vie à l’écriture. Mais si l’on en croit ses écrits, elle était loin d’être seule. Elle était accompagnée de ses images, ses sensations, exacerbées jusqu’à l’extrême. Comment a-t-elle pu écrire de telles choses sur la vie, l’amour si elle ne vivait pas vraiment ? D’ailleurs, elle-même se demandait (et interrogeait un ami à ce sujet) :
« M. Higginson,
êtes-vous trop occupés pour me dire si mes Vers sont vivants ?
L’Esprit est si proche lui-même – il ne peut voir, distinctement – et je n’ai personne à qui demander –
Si vous pensez qu’ils respirent – et que vous ayez le loisir de me le dire, j’en ressentirais une prompte gratitude –
Si je suis dans l’erreur – et que vous osiez me le dire – vous me feriez un honneur sincère –
J’inclus mon nom – vous priant, s’il vous plait – Monsieur – de me dire ce qui est vrai–
Il n’est pas nécessaire de vous demander – de ne pas me trahir – car l’Honneur est son propre garant - »
C’est sans doute ce qui intrigue et fascine encore chez elle, car oui, ses vers étaient vivants.