Quand Björk n'est pas là, les Islandais dansent.
Pas facile de donner l'envie d'aller se les geler dans le grand Nord. Les paysages sont lunaires et les habitants lunatiques. Donc, la danse. L'Alaska doit être pareille. Je viens de voir à Deauville On The Ice qui sortira bientôt en France, film tourné là-bas avec des acteurs amateurs, avec cette Fargo's touch que suggèrent ces paysages gelés. On y voit, c'est si rare, des ados Esquimaux qui, dans leur insularité polaire et génétique, sont un alliage curieux de modernité et de traditions. Un crime a été commis au beau milieu de la banquise par deux ados sous l'emprise de la drogue. Le reste de l'histoire se déroule dans ce huis clos gigantesque et glacial. Le spectateur ne cesse de changer de focale entre l'exotisme de l'environnement et le classicisme de l'intrigue. Certains spectateurs ont reproché une certaine lenteur à ce film, mais, à mon avis, cette lenteur hiératique dans de tels paysages se savoure seconde à seconde. Ici, sur cette si frivole vignette publicitaire, le fourmillement est plus proche du réchauffement climatique que de la froidure embématique du pays.